Toujours une femme de retard de Patrice Delbourg

Toujours une femme de retard de Patrice Delbourg

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 26 mai 2006 (Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans)
La note : 3 étoiles
Visites : 2 998  (depuis Novembre 2007)

Oh, les "gros" mots !

Paris. Les fleurs. Les femmes. La difficulté d’Urbain Azbine avec les femmes. La phobie des fleurs d’Urbain Azbine et les tribulations du même Urbain Azbine au sein du petit Paris. Voilà le cadre.
Patrice Delbourg tient une histoire intéressante. Urbain Azbine, né à Paris, dans le Marais, est élevé dans un monde familial dont l’univers est celui des fleurs. Une de ses grand-mères vend des roses, l’autre des oeillets. Un abîme entre deux mondes, celui des roses, celui des oeillets. Et Urbain Azbine au milieu.
« La rose nobiliaire face à l’oeillet roturier, telle fut la toile de fond de mon enfance exaspérée. Incapable de préférer l’un à l’autre, pour ne pas sacrifier l’une de mes deux grand-mères sur l’autel de la botanique insurgée, j’ai fini avec le temps par ignorer, prendre en grippe puis conchier globalement les deux espèces florales d’un même élan.
Toujours dans le souci d’éviter tout favoritisme.
Dans la cuisine ripolinée jaune poussin, transformée en salle d’armes, devant la croisée découpée à la manière d’un castelet de guignol, elles commençaient à s’asséner des coups de fagots d’églantiers sur la tête ».
Les femmes, maintenant. Urbain a un souci avec elles.
« Jamais de ça va, ça vient. Pas de radada. Le frein me retient. Phimosis voit-on dans les livres, terme déplorable qui sent déja sa mycose purulente. Je tutoie le pontife mais pas question de caser le petit jésus dans la crypte. De même que Robespierre, Maximilien de son prénom, l’homme au sang d’iguane, natif d’Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais, toute entrée intempestive dans la chair d’autrui me rembarre, une paralysie phobique de l’intromission, disent les blouses blanches. Qu’ils continuent à dire, qu’ils tronchent bobonne et qu’ils me laissent respirer.
Pour cette figure classique, voyez les limiers lacaniens à cent sacs le bivouac. »
Et Paris donc. Les petites rues de Paris, le Marais, …
Il y a de la matière.
Pour autant, je dois reconnaître avoir été inhibé par les mots employés par Patrice Delbourg. A croire qu’il se fait un point d’honneur à employer le maximum de mots que personne n’utilise ! Une volonté délibérée de faire sophistiqué, compliqué, au détriment des émotions, de l’âme qui doit se dégager d’un livre. Allez, au hasard, chapitre 6, les premières pages :
« aubergines dans le flein ». Vous connaissez le flein, vous ?
« Battitures et arêtes ». Vous connaissez battitures, vous ?
« merveilleux marchand d’orviétan ». Orviétan ?
« créateur de gnomons automates ». Gnomons ?
J’arrête. Ca, c’était sur 2 pages.
Un peu pénible, ça, et j’avoue que ça m’a gâté la lecture. Il y a du savoir-faire dans ce roman mais sûrement Patrice Delbourg gagnerait à faire plus simple et à lâcher la bonde !

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