Pourquoi s'en faire ?
de Jonathan Franzen

critiqué par Sahkti, le 23 mai 2006
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Melting-pot à la Franzen
Il y a eu le succès des "Corrections", succès fou qui a mis en pleine lumière un auteur qui préférait jusqu'alors rester discret. Une discrétion telle que certains de ses articles sont passés inaperçus, alors que leur intérêt était pourtant flagrant. C'est le cas par exemple d'un essai sur l'échec de la littérature américaine contemporaine et les raisons de celui-ci.
Mais il n'y a pas que cela. Franzen parle aussi de lui, de la maladie de son père atteint d'Alzheimer, des campagnes anti-tabac qui sévissent aux States. Au total neuf textes qui parlent de Franzen et de ses idées. Quelque chose qui ne plaît pas forcément à l'auteur qui aimerait qu'on parle davantage des livres et moins des auteurs, mais la société est ainsi faite et il faut s'en accommoder. Ce que semble d'ailleurs s'être dit l'éditeur qui a repréré un bon filon et a glissé pêle-mêle ces textes dans un recueil, d'une manière que je qualifie de quelque peu hâtive et anarchique. Non pas qu'il y ait tout et n'importe quoi, ça reste du Franzen et c'est du bon, mais tout de même, je ressens un léger malaise face à ce besoin de presser le citron tant qu'il est à la mode. Bon, allez, passons au-dessus de ça et savourons plutôt l'écriture de Jonathan Franzen. J'ai apprécié ses coups de griffe et son doigt pointé sur certains travers de cette société américaine qu'il dissèque au bistouri. J'ai aussi aimé la sensibilité qui coule de sa plume lorsqu'il évoque la maladie et l'inéluctable vieillesse, c'est tendre, c'est proche, avec la juste dose de cynisme. Un petit plaisir à s'offrir que ce "Pourquoi s'en faire?".