Zoologie : Fables & récits
de Francis Dannemark, Chris De Becker

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 16 mai 2006
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
L’homme est un animal et/ou la musique adoucit les moeurs
Non, Dannemark ne relate pas ici sa dernière visite au zoo d’Anvers, mais il propose quelques réflexions à propos de l’homme, drôle d’animal à ses heures, réflexions qui prennent trois formes différentes.

La première partie présente une collection de minuscules récits parus en 87-88 et remaniés en 2006, la deuxième égrène des aphorismes et la dernière est un conte. Une petite musique s’installe dès les premières pages, rythmée par la brièveté des récits, chacun de ceux-ci diffusant sa propre note, aiguë ou grave, ébauchée ou insistante. La mélodie toujours en tête, on entame la lecture des aphorismes, incontestablement le point d’orgue de ce recueil. Ce qui ne serait qu’une enfilade saccadée de pensées décousues bénéficie du tempo installé et devient une chanson sourde, lancinante, émaillée ici et là de pics. On sourit, on réfléchit, on se dit « bien vu ». Quant au conte final, je verrais une discrète flûte traversière qui raconte son aventure parmi les cuivres assourdissants. Saura-t-elle se faire entendre ? En tout cas, c’est son air léger, voix de l’espérance, que l’on retiendra…

Voici quelques notes :
« Etrangement, il est plus facile d’apprivoiser trois cents fourmis qu’une seule. Mais le doute demeure : et si elles se foutaient de nous ? »
« Si le papillon enfermé dans sa chrysalide songe à ses ailes à venir et non à ses multiples pattes perdues, c’est un sage. Sinon, il avance comme nous, avec des rêves encombrants de filets et de parachutes. »
« L’amour, c’est comme les girafes : tant qu’on en a pas observé au moins une de près dans son élément naturel, on se fait beaucoup d’idées à leur sujet. »
« Parfois, on rencontre quelqu’un qui est si présent, si pleinement présent, qu’on ne doit pas l’inventer pour qu’il existe. »