Le roi Zosimo
de Andrea Camilleri

critiqué par Sahkti, le 1 mai 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Jeu de la traduction
C'est un coup de coeur de Camilleri pour ce paysan sicilien portant pour nom Zosimo qui se révolta, au début du 18e siècle, contre l'armée piémontaise et devint roi de Girgenti (Agrigente), pendant un court laps de temps, aidé par le peuple. Un nouveau roi, une certaine forme d'ivresse du pouvoir mais surtout, un manque cruel de programme politique crédible et réalisable. Il n'en faut pas plus pour que l'utopie devenue réalité endosse le statut de rêve déchu.

Nous sommes ici loin du polar et entrons dans ce domaine réservé à l'histoire, qu'affectionne particulièrement Camilleri. En l'absence de biographie officielle et détaillée de Zosimo, Camilleri nous raconte cette histoire à sa manière.
Camilleri qui connaît parfaitement la Sicile et qui n'a pas son pareil pour décrire avec moult détails et anecdotes croustillantes le fossé qui sépare les riches propriétaires des nombreux paysans miséreux.
Dans l'édition originale, Camilleri a savamment mêlé le dialecte sicilien, l'italien littéraire et l'espagnol employé à l'époque (pour rappel, domination espagnole à ce moment-là). On peut en effet saluer la performance de Dominique Vittoz qui a restitué ce décalage entre ancienne et nouvelle langue en le recréant pareillement en français.

Le récit historique n'étant pas mon fort, je n'ai peut-être pas apprécié ce livre à sa juste valeur, mais l'histoire de ce paysan devenu roi m'a beaucoup intéressée, pour le brin de folie que contient cette aventure et pour la puissance qui a permis à ses paysans réunis de bouter hors le pouvoir officiel.
Il re di Girgenti 8 étoiles

J'ai eu le bonheur de le lire en italien et me suis véritablement régalée avec l'histoire de cette utopie.

Maria-rosa - Liège - 68 ans - 3 mai 2006