La dérobade
de Jeanne Cordelier

critiqué par Zelda, le 26 avril 2006
(Rambouillet - 52 ans)


La note:  étoiles
Récit autobigraphique d'une prostituée
Le récit de Jeanne Cordelier débute par l'arrestation de son personnage principal, Marie Mage. Elle est embarquée pour prostitution.
Jeanne c'est Marie.
Et Marie quand elle se prostitue se prénomme Sophie, puis Fanny.

Marie est devenue prostituée au lieu de se marier avec son petit fiancé. Parce qu'à la veille de son mariage, ou presque, elle a rencontré Gérard le mac qui conduit une grosse voiture américaine. Alors elle va aller avec lui et il va la mettre sur le trottoir.

Elle est toute jeune quand elle commence, une vingtaine d'années tout au plus. Et dès qu'elle commence la seule idée qui lui permet de vivre est de lutter pour sortir de cet enfer dans lequel elle est entrée.

Attention, ce livre est dur. Les paroles sont dures, les mots crus : dans le sexe et dans la violence.
Mais Marie a l'habitude de cette violence, et petit à petit au fil de cette histoire ,qui s'est écrite dans une urgence absolue, on comprend comment elle se retrouve prise au piège de ce mac qui ne la laissera plus partir.

Entrer dans ce livre c'est un peu comme entrer dans une machine à laver au moment de l'essorage. On en ressort entier mais bien essoré de l'intérieur, avec une vision sur la prostitution radicalement différente.

Car on oublie cela : qui dit aujourd'hui que s'exposer dans la rue est d'abord se mettre en danger ?
Qui dit que la prostitution n'est pas un métier ?
C'est un avilissement du corps et de l'esprit, un esclavage, Jeanne Cordelier le crie, le pleure, le décrit.

A méditer avant la coupe du monde de foot et son lot de jeunes filles recrutées spécialement pour l'occasion...