Avec les pires intentions
de Alessandro Piperno

critiqué par Aria, le 22 avril 2006
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Pauvre petit garçon riche
Daniel Sonnino, le narrateur, est mal dans sa peau. Difficile de trouver ses repères dans ce milieu de la bourgeoisie juive romaine lorsque l’on a une mère catholique. Difficile de se construire en tant que jeune mâle quand on est le petit-fils de Bepy Sonnino.

Bepy Sonnino –on ne parle que de lui pendant les cinquante premières pages du livre- a eu tout pour lui : la beauté, la richesse, l’humour, une femme compréhensive et toutes les autres, surtout celles de ses amis. C’est un « funambule du sexe adultère ». Il règne en pater familias incontesté sur sa famille jusqu’au jour où son fils cadet, Téo, lui annonce son intention d’ « émigrer là où l’Histoire existe encore et où la Chronique n’a qu’un poids ornemental », ….en Israël. Vous avez compris ce que j’ai mis entre guillemets ? Moi, pas. Notre romancier adore ce genre de phrases, autant vous le dire tout de suite.
Bepy conseille aussitôt à son fils une alternative bien plus plaisante : « une partie de tennis, une friction à l’eau de Cologne et, pour terminer, une bonne baise. ».
Allez avoir des états d’âme dans une telle famille !

Le roman est plein des grands classiques (pas étonnant que Madame Figaro ait aimé –dixit la 4ème de couv.-) d’hommes séduisants et bronzés portant costumes en « lin froissé dont la couleur crème semblait mise en valeur par les mains bronzées et les yeux célestes », je vous assure, je n’ai rien inventé.
La 4ème de couv., toujours elle, parle de « Fitzgerald revu par Fellini » ! Totalement mensonger.

C’est vrai que A. Piperno est assez brillant et qu’il a souvent le sens de la formule. Mais il est très bavard, il se fait souvent plaisir.
L’histoire est assez drôle, la galerie des personnages est fantastique.
J’étais impressionnée par l’imagination foisonnante de notre écrivain jusqu’au moment où j’ai lu que ce roman était largement autobiographique. Si Piperno a vécu tout ce qu’il raconte, l’écriture est vraiment une merveilleuse alternative au divan du psychanalyste.
Si la masturbation adolescente vous intéresse, je vous conseille ce roman, Daniel (ou Alessandro ?) a beaucoup pratiqué.
Délicieusement politiquement incorrect 10 étoiles

Drôlissime, souvent féroce et caustique, Alessandro Piperno n’en est pas moins prolixe pour décrire cette famille romaine, dont le narrateur Daniel Sonnino, nous raconte comment à travers une adolescence foireuse et ses frustrations de masturbateur fétichiste, il perçoit les hommes de cette famille, et examine ce qui a pu les conduire à leur perte. Et celle de Daniel porte le doux joli nom de Gaia.
Un humour sulfureux, où le politiquement correct n’a pas sa place ici. On aime ou on déteste. J’ai adoré.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 8 octobre 2009


Des intentions manifestes 5 étoiles

Piperno brosse ici un portrait mordant de la bourgeoisie romaine des années 50 à 70, Une satire en regards croisés de deux familles fortunées qui oscillent entre l'arrivisme et la déchéance. On y oublie le politiquement correct pour entrer dans un univers aux personnages tourmentés, déviants, tiraillés entre la tradition et la perdition. Qu'on aime ou qu'on déteste, cette comédie humaine ne laisse pas indifférent...

Pitibeni - Marseille - 47 ans - 21 juillet 2006