L'anglais qui gravit une colline mais descendit une montagne
de Christopher Monger

critiqué par Antinea, le 21 avril 2006
(anefera@laposte.net - 45 ans)


La note:  étoiles
A respirer à pleins poumons ...
Lorsqu’en 1917, les habitants d'un petit village du Pays de Galles voient arriver d’un œil méfiant deux cartographes Anglais, ils sont loin de s’imaginer que ceux-ci vont faire de Ffynnon Garw, la première montagne en territoire gallois, une simple colline. Bien malgré eux, Georges Garrad mais surtout Réginald Anson, jeune soldat ayant échappé de peu à la mort sur le front et toujours psychologiquement affecté, armés d’un podomètre, relèguent la montagne au nom imprononçable au rang d’un mont sans grande importance sur la carte de la Royal Geographical Society.
Mais les habitants du village ne vont pas se laisser faire. Ils s’unissent, malgré leurs désaccords, pour réparer l’injure et s’assurer que sur la carte, une montagne séparera l’Angleterre du Pays de Galles. C’est la moindre des choses ! Les hommes partis au front ne peuvent pas rentrer et constater qu’on leur a volé leur montagne ! De Morgan-le-bouc, le rouquin qui dénigre la religion et tient le pub, au Révérend Jones, le pasteur qui s’insurge contre la recrudescence de têtes rousses parmi les nouvelles naissances, en passant par la belle Betty de Cardiff et les frères Thomas Twp et Thomas Twp aussi, tout le village mène sa guerre contre l’envahisseur anglais et ses instruments de mesure. Sabotage, mensonges et séduction sont les armes qu’ils utilisent au front de Ffynnon Garw pour qu’à leur retour, les soldats retrouvent cette montagne qui fait du Pays de Galles, un pays à part.
Christopher Monger nous raconte une histoire inspirée de faits réels. La lutte de ces villageois privés de leurs fils mais fiers qui, malgré le but dérisoire qu’ils se fixent, s’unissent et combattent jusqu’à perdre l’un des leurs. C’est un livre émouvant et plein d’humour, où les noms gallois presque dépourvus de voyelles nous font sourire.
A lire, sans modération !