Les vrais durs ne dansent pas
de Norman Mailer

critiqué par Septularisen, le 17 avril 2006
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
DU TRÈS GRAND MAILER!
Voici donc un extraordinaire roman policier qui nous est proposé par Normann MAILER qui nous raconte ici, les déboires, où devrai-je dire les "boires " de Tim Madden écrivain raté, ancien taulard, habitant Provincetown (Massachussetts) amateur de femmes et bien sûr de boisson…

Un matin, en se réveillant, comme toujours avec la gueule de bois depuis que sa femme, Patty Lareine, l'a quitté vingt quatre jours plus tôt (et semble avoir littéralement disparu depuis), Tim se découvre un mystérieux tatouage sur le bras. Il s'aperçoit ensuite que le siège coté passager de sa Porsche et couvert de sang… Mais pas moyen de se rappeler quoi que ce soit… tout est perdu dans les brumes des remontées éthyliques…

Comme si cela ne suffisait pas, Tim est convoqué par le Chef de Police de la ville, Alvin Luther Regency, qui lui demande de déménager sa réserve de marijuana cachée dans un terrier près de sa plantation de cannabis, en effet la garde nationale doit faire prochainement des manœuvres dans ce coin là et risque de découvrir sa cachette.

Tim s'y rend et en ouvrant le trou… l'horreur! Il y découvre une tête de femme blonde proprement coupée! Il s'enfuit sans demander son reste, et sans même prendre le soin de savoir à qui est cette tête…

Est-ce celle de sa femme Patty Lareine? Celle d'une de ses amantes de passage Jessica Pond? Tim commence à mener l'enquête, peut-être sur lui-même d'ailleurs : a t'il tué? Est-il un assassin? Est t'il victime d'un complot? Deux jour plus tard il retourne au champ de marijuana et fouille le terrier… la mystérieuse tête a disparu!

Heureusement pour Tim son père Big Mac arrive pour l'aider…

Que dire encore sur ce magnifique livre, sinon qu'il est captivant, on se laisse littéralement prendre par le suspens dés la première page et on le dévore… L'écriture est simple et facile à lire, les rebondissements dans l'histoire nombreux et très bien amenés par l'auteur, l'intrigue bien ficelée et pas du tout évidente à découvrir avant d'avoir lu le livre…
L'écriture ressemble à celle de ces vieux film policiers en noir et blanc, aidée aussi en cela par l'atmosphère crée par l'auteur.

Mais ce que j'ai trouvé le plus beau dans ce livre sont les personnages (et spécialement la figure du père du héros) et la description qui en est faite ainsi que les dialogues entre eux, simples, directs, percutants…

Un extrait au moment où Tim se réveillant découvre son père arrivé chez lui :

"Je ne peux pas dire que la vue l'un de l'autre fut vraiment de nature à beaucoup nous remonter le moral. Mon père était occupé à faire du café instantané, mais dés qu'il m'aperçut, il posa le bocal et siffla doucement.
Je lui adressai un signe de tête. Je m'amenai avec un pied enflé, un bras gauche que je ne pouvais plus lever plus haut que ma tête et un baquet d'eau glacée à l'intérieur de la poitrine. Qui sait les valoches que je pouvais bien me trimbaler sous les yeux.
Mais la vue de Dougy était plus frappante encore. Il ne lui restait presque plus un cheveu sur la tête et il avait perdu beaucoup de poids. Ses pommettes étaient teintées d'une roseur féroce qui me fit penser à un incendie dans un lieu balayé par le vent.
La compréhension fut immédiate comme si j'avais touché du doigt la tumeur elle-même. Il devait être sous chimiothérapie.
J'imagine qu'il avait dû s'habituer au regard qui passait dans les yeux des gens pour être aussitôt dissimulé par un rapide battement de cils. Car il dit :
- Ben oui, quoi, je l'ai.
- Où ça?
Il fit un geste pour indiquer que c'était un peu partout.
-Merci pour ton télégramme, lui dis-je.
-Mon gars, quand personne ne peut absolument rien pour ton histoire, garde-la pour toi…"

Voilà quoi dire de plus sur ce livre ? Peut-être que je le recommande à tous, et pas seulement aux amateurs de polars! Vraiment un livre qu'il faut lire!
A relire 7 étoiles

Je l'ai lu il y a bientôt deux ans... je pense, si ma mémoire ne me fait pas défaut. Ce qui est sûr c'est que ce livre de Mailer m'avait fait une forte impression.
Et pourtant je l'ai oublié... bahbahbah

Je vais le chercher dans la bibliothèque pour le relire, et reviendrait écrire ce que je pense.

Par souvenir, je lui donne une bonne note.

Lescapricesdenicolas - - 41 ans - 26 avril 2006