L'histoire secrète, tome 2 : Le château des Djinns
de Jean-Pierre Pécau (Scénario), Igor Kordey (Dessin)

critiqué par Shelton, le 3 avril 2006
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Nouveau regard sur les croisades...
Pour ceux qui auraient l’outrecuidance – non, je vous rassure, je plaisante – de lire cette chronique avant d’avoir lu le tome 1 de cette série, je suis obligé de redonner quelques éléments pour que tout le monde comprennent bien de quoi il s’agit…
Il y a longtemps, très longtemps, quand l’être humain faisait ses premiers pas sur cette planète qui était encore très bleue, quatre frères et sœurs se sont retrouvés en possession d’un ivoire chacun, une sorte de plaque avec un dessin, mais un ivoire, un talisman ou une carte, qui donne beaucoup de pouvoir à celui qui le possède… Le Chaman qui leur avait fait ce présent avait bien donné un conseil, une prophétie « Malheur aux hommes si un seul possède les 4 ! ». Mais nos quatre archontes, puisque tel est leur nom, vont se lancer dans de grandes manœuvres et guerres de toutes sortes pour entrer, chacun, en possession des quatre cartes magiques… Jean-Pierre Pécau, le scénariste de la série, va alors tenter d’expliquer toute l’histoire de l’humanité avec ses rivalités d’archontes et la possession des ivoires…
Le second volet de cette fresque remarquable va nous emmener en Palestine au moment des croisades. Renaud de Châtillon sort de la prison des Musulmans et se retrouve sur la route d’Aker, une des archontes… La première rencontre serait assez agréable puisqu’il est sauvé de la mort… mais il ne gagnera pas en sérénité car le voilà parti à la conquête de l’ivoire jadis récupéré par Moïse (voir le passage de ma Mer Rouge par les Hébreux).
Nous sommes ainsi partis à la recherche d’un Graal qui n’est pas celui que l’on croit, mais qui va attirer de nombreux chasseurs et qui, pourquoi pas, est peut-être bien le fameux Graal des romans du Moyen-âge…
Cet album nous permet de visiter cette terre lointaine sous tous ses angles, le dessinateur et le coloriste se surpassent et nous enchantent avec des scènes qui resteront, à coup sûr, dans les anthologies de la bande dessinée : l’embuscade à côté du puits, l’attaque de Renaud, de nuit, par des créatures angoissantes…
C’est aussi la confirmation que cette fresque est parfaitement construite, fondée sur une étude historique profonde et sérieuse, mais qui détourne tout… Enfin, qui semble détourner les faits et les causes, les raisons et les explications… Mais, finalement, détournement ou pas… Je finis par douter… Et c’est bien là l’enchantement de cette série : donner l’illusion du réel, du vrai, de l’historique, tout en nous emmenant dans le fantastique, le magique, le fantasmagorique…
Plus on s’enfonce dans le récit et plus on a envie de croire que ces archontes manipulent l’humanité depuis qu’elle est sur terre…
Un véritable bonheur de lecteur que, je l’espère, vous partagerez avec moi… Merci !