Bleu de chauffe de Nan Aurousseau

Bleu de chauffe de Nan Aurousseau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Bertrand-môgendre, le 2 avril 2006 (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 68 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 202ème position).
Visites : 4 342  (depuis Novembre 2007)

à gros bras, petite fugue

Déconcertant, le premier mot qui vient à l’esprit en achevant cet ouvrage bourré d’inattendus.
L’auteur, Nan Aurousseau, nous entraîne dans le monde inconnu des installateurs plombiers, un des métiers indispensable à la bonne marche d’un édifice moderne. Le héros en est seul maître à bord, connaissant son métier comme un vrai professionnel, il ne laisse personne lui mettre des bâtons dans les roues, aucun reproche, aucune remarque ne l’atteignent si la critique est sans fondement. Nous découvrons ainsi la nécessaire obligation de la pente régulière pour un bon écoulement du récit. Et comme tout flux, l’objectif final est d’atteindre les égouts.
Je n’ai qu’un mot à dire : bravo ! Ce remarquable roman bien construit, ne supporte pas l’immobilisme d’un livre oublié sur le bord d’une étagère. Est-ce la peur de la violence qui me fait sourire aux moments de conflits ? Est-ce le besoin de connaître l’épilogue qui me fait ingurgiter sans retenue l’intrigue aux clins d’œil très drôle ?
En tout cas, c’est une réussite, malgré l’utilisation d’un langage très cru, dû sûrement à une nécessité d’accorder l’ambiance du lieu à la virilité des personnages.

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Les éditions

  • Bleu de chauffe [Texte imprimé], roman Nan Aurousseau
    de Aurousseau, Nan
    Stock
    ISBN : 9782234058606 ; 19,50 € ; 01/10/2005 ; 177 p. ; Broché
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PLOMBIERS (polonais ou pas)

8 étoiles

Critique de Alandalus (BORDEAUX, Inscrite le 1 juillet 2004, 67 ans) - 13 septembre 2007

Voilà une semaine que je l'ai fini.

C'est un livre très vite lu mais dense. On suit le narrateur tout au long de son histoire sans se rendre compte que le livre arrive déjà à sa fin.

On en apprend beaucoup sur la plomberie (pour moi ce n'était pas difficile vu que je n'y connais rien) et on se laisse entraîner dans ce petit délire mi-réalité mi-fiction. Car même si le trait est parfois gros, certaines situations sont malheureusement de plus en plus quotidiennes. La lutte de classes n'est même plus au coin de la rue, vous y êtes en plein dedans. La vraie vie, quoi. Même si le trait est parfois gros, donc.

Je suis d'accord avec Cuné quant aux alternances de langages qui ne font qu'enrichir ce roman et lui donnent une force et une fougue supplémentaires.

J'ai également beaucoup aimé.

Remue pas le couteau dans la proie

8 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 29 août 2007

C’est l’histoire de Dan, salarié de Dolto. Il est plombier sur des chantiers, et se met doucement à ne plus supporter les entourloupes et malfaçons de son patron. Par petites touches, on en apprend plus sur son passé, son métier et sa vision des choses. Le pétage de plombs n’est pas loin, et tout ça monte en pression au fil des pages pour finir par un mini-flop, c’est dommage.
Mais peu importe, en fait, parce qu’on est fermement harponnés dès les premiers mots, et il y a une sorte d’état d’urgence qui se communique au lecteur et qui est par mille petites choses renforcé tout du long. Des approximations volontaires, des alternances de langage très familier, cru, puis plus soutenu, un personnage profondément humain et dense auquel on croit complètement, un fond social largement plombant.
Je n’ai pas tellement de références quant à ce genre-là, mais j’ai beaucoup, beaucoup aimé ma lecture.

« C’est pas avec des dialogues aussi bien écrits que les mômes des quartiers dits sensibles vont apprendre à s’en sortir. D’ailleurs on devrait dire « quartiers à vif », pas sensibles, ça ne veut rien dire sensibles, enfin si, ça cache bien ce que ça ne veut pas dire tout en disant quand même quelque chose sur cette putain de soi-disant pudeur des hypocrites de service pour le léchage de la raie du cul des profiteurs. »

« Mon ancien quartier, les flics l’avaient épuré de ses éléments les plus flamboyants. Cela n’avait pas été facile pour eux, on leur en avait fait baver. Et puis la drogue avait fait le gros du travail. De là à déduire qu’elle n’était pas apparue par hasard, nous étions quelques-uns à le penser sans jamais pouvoir le dire. Il y a des mouvements secrets de la pensée qui n’apparaissent jamais nulle part, ni le jour ni la nuit. Ce sont des paroles tenues dans des mains discrètes, comme de petites bougies protégées du vent des fanfares officielles. Nous nous y réchauffions, tel des loups venus d’un autre cosmos et en partance pour y retourner. »

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