Par delà la frontière.

Second roman de cet auteur canadien après «Medicine River».
Une rivière, avec, une ville Truth côté américain, une réserve indienne Bright Water, côté canadien, et deux cousins, Tecumesh (le narrateur) et Lum, qui habitent de part et d’autre de la frontière.
Un soir ils voient une femme jeter un objet du haut de la falaise, puis sauter. Ils retrouvent un crâne d’enfant, mais pas la femme, s’est-elle noyée ? Puis en ville la rumeur annonce le retour de Monroe Swimmer, le grand artiste indien.
Une description détaillée de la vie de ses deux enfants et de Soldier, le chien toujours dans les bons (ou mauvais) coups. Et des coups Lum en prend, plus qu’à son tour, victime de son père veuf, Tecumesh, lui vit avec sa mère, son père ayant quitté le domicile conjugal, mais le regrette maintenant. Et il y a la tante Cassie, qui débarque sans crier gare, entre deux voyages au bout du monde, qui intrigue les villageois, mais moins que Monroe Swimmer. Pourquoi revenir, quel mystère cache t’il ? Les enfants cherchent à percer l’énigme de ce crâne trouvé près de la rivière et où est passée cette femme après son saut du haut de la falaise ? La fin est flamboyante, mais tragique.
La situation sociale de ces indiens, des deux côtés de la frontière est la même, ce sont les exclus, les «losers» du système avec le registre des indiens, sorte de certificat d’ethnie qui donne ou non droit à des aides gouvernementales. Leurs vies dans des familles désunies, avec l’alcool et la misère. L’intrigue policière passe au second plan, pour un constat amer de la situation, mais la joie de vivre et les grandes fêtes indiennes perdurent.
Trop long à mon goût, vingt pages de moins seraient amplement suffisants.
Extraits :
-Des touristes ? Il n’y a pas de route, «Les touristes, ils leur faut une route ».
-Des Indiens, explique Lucy : à la place des nains, Carol va mettre des Indiens.
« Mon père n’est pas en taule, dis-je, le tien non plus.
-Normal, il y a la queue ».
-Personne ne revient à Truth et Bright Water, me dit Lum, sauf
les cinglés ou les mourants.
Humour très noir : Un photographe et son épouse sont trouvés morts dans leur voiture. Cause de la mort pour la police locale : « Exposition prolongée»

• 

  Monroe Swimmer est de retour [Texte imprimé], roman Thomas King trad. de l'anglais, Canada, par Hugues Leroy

  de King, Thomas Leroy, Hugues (Traducteur)
  Albin Michel / Terres d'Amérique.
  ISBN : 9782226134646 ; 5,06 € ; 02/10/2002 ; 320 p. ; Broché

  Go Amazon