Une invasion de Macrobes
de André Couvreur

critiqué par Fantasio, le 29 mars 2006
( - 70 ans)


La note:  étoiles
Un classique français de la science fiction
« Mon attente ne fut pas longue. Mes sens décuplés par une anxieuse curiosité, me firent vite percevoir qu’il se passait dans les environs un phénomène extraordinaire. Les mugissements avaient cessé : mais ils étaient remplacés par des bruits que j’eus d’abord beaucoup de peine à comparer aux bruits que je connaissais. J’entendais :
« Frott !... Frott !... Frott !... »
Comme si d’immenses balais en fer eussent été promenés sur la pierre. Oui, cela ressemblait à de gigantesques coups de balai nettoyant le sol lointain ; et cela avançait sans grande rapidité appréciable !
« Frott !... Frott !... Frott !... »,
répétait l’espace. Qu’arriverait-il par là ? Quelle horde hallucinante râpait ainsi l’écorce terrestre ? Quelles monstruosités s’approchaient ? (Quatrième de couverture)


Savant génial, le professeur Tornada se voit rejeté par ses pairs qui le considèrent comme un charlatan : il assure avoir trouvé le moyen de développer la taille des microbes.
Vexé, il se retire dans son laboratoire situé dans la forêt de Rosny et, pour se venger, lâche les macrobes qu’il a cultivés, et dont la taille gigantesque sème l’émoi sur Paris et sa banlieue.
À partir du 30 novembre 1909, UNE INVASION DE MACROBES paraît dans le supplément à la célèbre revue L’Illustration, Puis en 1910 en livre chez l’éditeur Pierre Lafitte.
Le roman fait bien sûr penser à LA GUERRE DES MONDES de H.G. Wells mais en diffère grâce à l’écriture nettement plus légère, souvent même humoristique.
L’histoire est passionnante et fourmille de détails sur la vie de chaque jour à l’époque. Ce livre est très divertissant et est proche de part son style et de par son sujet aux meilleurs ouvrages de Rosny Aîné, Charles Derennes ou Maurice Renard. Par la verve de son écriture, il fait aussi penser aux écrits de Maurice Leblanc.
C’est donc une plaisante création littéraire. L’action est rapide et tour à tour angoissante et ironique.
Ce livre n’est pas seulement une curiosité. Il est d’une lecture fort agréable.
Pour terminer, voici un extrait d’une lettre que Maurice renard adressé à l’auteur :
… »Vos romans sont de ceux qui sont conçus dans un esprit que j’aime tellement et exécutés avec tant d’ardeur communicative. Il y en a peu ce cette sorte-là, je veux dire, faits pour séduire l’intelligence plutôt que la sentimentalité… Je me rappelle avec quelle joie neuve et intérêt, j’ai lu vos macrobes. »…