Mère de tous les Behan
de Kathleen Behan, Brian Behan

critiqué par Eireann 32, le 25 mars 2006
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
Lady Behan.
Dans la famille Behan, je demande la Mère, Kathleen.
Personnage unique, sorte de vieille dublinoise indigne, mère de Brendan, écrivain, de Brian et de Dominic, écrivains également. Sœur de Peadar Kearney (auteur de l’hymne irlandais), chanteuse et mémoire vivante de Dublin.
Hommage du fils Brian à cette mère :« Ma mère est aussi irlandaise que les collines de Dublin ».
Ses premières années à l’orphelinat, sinistre et glacial. Son premier mariage, la prison déjà pour son mari, la vie dure.
Les paradoxes irlandais, un demi-frère dans les troupes britanniques, l’autre dans les rangs des insurgés.
Des rencontres avec des irlandais illustres, Michael Collins se promenant à pied, alors que sa tête est mise à prix et qui donne de l’argent à Kathleen, James Connolly ou James Joyce et Nora Bernacle. Des personnages, comme cette grand mère dont la cave servait d’atelier de fabrication d’explosifs, et qui se retrouve en prison à 80 ans passés ou alors avec ces anonymes combattants de l'I.R.A
La vie d'une veuve avec 2 enfants, puis son remariage, et toujours entourée de farouches républicains, ce qui à l’époque n’aidait pas vraiment pour trouver du travail pour ces hommes qui avaient combattu le gouvernement en place. Elle fut également une militante active des mouvements féministes.
L’enfance de Brendan, ses années de prison, puis son alcoolisme croissant . Une belle histoire de femme et une belle histoire de Dublin.
Morceaux choisis :
-« La Reine n’a pas besoin des prières et bénédictions de qui que ce soit »
-Si on compare la situation d’aujourd’hui et celle d’il y a quarante ans, Da aurait pu alors s’offrir vingt litres de bière pour une livre. Aujourd’hui pour une livre, on n’a même plus un demi-litre ».
« Notre éducation a été stupide ».
-Jugement de Maude Gone (égérie de Yeats) sur ce même William B.Yeats « Willie l’abruti »
Une belle œuvre, une femme d’exception, l’écriture n’a malheureusement pas la classe de celle de Brendan Behan de la grande époque.