Le Vieux de la montagne
de Freidoune Sahebjam

critiqué par FROISSART, le 24 mars 2006
(St Paul - 76 ans)


La note:  étoiles
La lecture de Patryck Froissart
Titre : Le Vieux de la Montagne
Auteur : Freidoune Sahebjam
Editeur : Grasset
Livre de Poche


Ce roman, plaisant à lire, raconte la vie étonnante de Hassan Sabbah, ami du grand poète persan Omar Khayyam et du vizir Abou Ali Hassan.
Hassan Sabbah est connu comme étant le fondateur de la célèbre et néanmoins mystérieuse « secte » des Assassins, qui, de son nid d’aigle d’Alamout, envoyait ses combattants fanatiques, sous l’influence, dit-on, du haschich, perpétrer d’atroces assassinats (on connaît le lien étymologique entre assassins, assassinats et haschich).
L’homme, la « secte », ses complots, les liens paradoxaux unissant Hassan Sabbah à Omar Khayyam et au vizir Abou Ali Hassan ont été mis en livre par de nombreux romanciers, dont Kheridine et Benyakhlef, Bartol Vladimir, et surtout, de manière magistrale, Amin Maalouf dans Samarcande.
Cette version-ci est très narrative. La psychologie des personnages, et en particulier celle du héros, manque un peu d’épaisseur. La grande figure du poète semble bien pâle, et celle du vizir est bien grimaçante, à la Iznogood. Nous avons ici un roman spaghetti, mettant en scène un bon, une brute et un truand (à chaque lecteur de mettre en correspondance chacun de ces types avec les personnages de Freidoune Sahebjam).
Ceci dit, de même que les westerns du même genre ont pu nous faire passer de très bons moments, de même ce récit romanesque procure au lecteur complice une bonne dose de plaisir : le rythme en est enlevé, la linéarité narrative en coule de façon fluide, et, même si on connaît les grandes lignes de l’histoire, on se laisse porter volontiers jusqu’au bout (la mort d’Hassan) sans jamais ressentir d’ennui.

Un bon roman d’aventures.

A signaler : l’auteur a été condamné à mort par la république islamiste d’Iran. Il vit en France, où il a été agressé, en 1979, par des étudiants fidèles au régime iranien.

Patryck Froissart, le 24 mars 2006