Volupté singulière de Allison L. Kennedy

Volupté singulière de Allison L. Kennedy
( Original bliss)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Eireann 32, le 19 mars 2006 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (54 902ème position).
Visites : 3 788  (depuis Novembre 2007)

Singulière romance.

A une autre charmante amie, pour ce livre offert parmi d’autres.
Une femme, une vie morose, un coup de foudre sont les ingrédients de cette étrange «Love story»
Mme Bridle de Glasgow, s’ennuie ferme entre un mari prototype du beauf fruste, et passablement stupide. Sa grande distraction, en vaquant à ses occupations domestiques est la télé, dont les programmes sont proches du degré zéro.
Un soir, elle voit un certain professeur Gluck, qui parle de son ouvrage «La nouvelle cybernétique». Elle perd la tête et va le rejoindre à Stuttgart. Commence alors un poker menteur entre les deux personnages de ce roman, tu veux ou tu veux pas ? Un soir Gluck lui téléphone pour lui révéler qu’il est un drogué………… de pornographie mais qu’il se soigne ? Il entreprend une cure de sevrage, et tient au courant Madame Bridle qui est retournée à Glasgow. Par discrétion sûrement il envoie ses messages sur carte postale. Mr Brindle intercepte un message, donc Madame rejoint son gourou de professeur à Londres. L’acte d’amour sera consommé dans des circonstances dignes d’un mauvais porno.
Je n’ai pas vraiment adhéré à cette histoire, trop d’invraisemblances et de longueur. Des personnages pitoyables et risibles, à la limite de l’inintéressant. La ménagère quittant tout pour un pseudo gourou, une vie à Londres au moins aussi frustrante et pauvre que la vie à Glasgow. C’est vrai, l’écriture est agréable, mais c’est tout.
Et pour couronner le tout une quatrième de couverture dithyrambique qui compare l’auteur à Flannery O’Connor. C’est tout le mal que l’on lui souhaite, mais ce n’est pas gagné.
Extraits :
-Il m’arrive d’éprouver une sorte d’effroi vis-à-vis de moi-même, et d’en être humilié.
-Elle voulait être très en colère contre lui, mais rien ne sortait et Gluck était étrangement hésitant, tendu. Elle ne voyait rien d’autre à dire que la vérité.

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L'ennui père de tous les vices

6 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans) - 15 décembre 2008

« Maintenant, une autre année merdeuse de train-train quotidien atteignait le mois de juin sans qu’il y eût la moindre révolte. » Madame Brindle s’ennuie ferme dans son pavillon de Glasgow où elle n’est que la femme de son mari qu’elle n’aime pas trop car il est trop velu à son goût et surtout, parce qu’il ne lui laisse guère l’occasion d’exprimer sa personnalité, la cantonnant dans son rôle stricte d’épouse modèle. Mais, un beau jour elle découvre, à la télévision, le Professeur Gluck qui est l’auteur d’un ouvrage « La Nouvelle Cybernétique » qu’elle adopte pour remplir sa vie spirituelle qu’elle a un peu vidée en perdant la foi en Dieu. Et, sous l’emprise de cette nouvelle passion, elle part pour Stuttgart où Gluck séjourne pour une conférence. Rapidement, les deux protagonistes se rencontrent et forme un couple étrange où chacun cherche à vaincre ses démons, cette, « vieille peur de mourir » pour elle et un besoin permanent d’images pornographiques pour lui. Ce couple impossible bute sur ses propres problèmes et sur le troisième personnage du trio rituel, le mari délaissé, et s’engage sur un chemin chaotique et incertain qui les conduira jusqu’au fond de leur être pour espérer un avenir possible.

C’est un récit très freudien où la frustration, le refoulement, le péché, la faute, la punition et le pardon ont une large place. Helen Brindle a peur de la mort et elle ne trouve plus les réponses nécessaires dans sa foi «elle était la veuve de Dieu» et Gluck, même s’il se donne des allures de héros en s’identifiant souvent à James Stewart, a recours en permanence à la pornographie pour vaincre les démons qu’ils traînent depuis l’enfance.

C’est aussi une analyse introspective très fine que l’auteur conduit à travers les petits riens de la vie quotidienne, ces futilités qui semblent ne pas avoir d’importance et qui, pourtant, peuvent avoir une signification précise. Mais, Mon dieu, Alison, qu’il est encore difficile de réunir deux corps à la fin du XX° siècle en Ecosse.

La critique parle de prose admirable, moi j’ai vu, ou ressenti, beaucoup de points de suspension comme dans un discours de Modiano où il faut soi-même construire la fin des phrases. Un récit du non-dit où le toucher a une grande importance comme si les mains pouvaient suppléer le langage pour ce qui est trop difficile à énoncer.

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