Laura, voyage dans le cristal
de George Sand

critiqué par Mieke Maaike, le 8 mars 2006
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
Conte fantastique
Le jeune Alexis, piètre élève de son oncle Tungsténius, professeur de minéralogie, est éperdument amoureux de sa cousine Laura. Mais celle-ci est promise au brillant Walter. Lors d’un moment de désespoir, Alexis constate que son esprit peut se projeter à l’intérieur d’une géode dans laquelle il perçoit les personnes sous un autre jour. Son don particulier va l’entraîner dans une aventure fantastique aux confins du pôle nord, au cours de laquelle il n’aura de cesse de prouver son amour pour Laura afin d’obtenir sa main.

Georges Sand nous livre un petit récit peu connu où l’aventure se mêle à l’étrange, et dont le style composé de grandes envolées lyriques soutient des personnages brûlant de passion. « O ma chère Laura, lui dis-je avec effort en appuyant mes lèvres sur sa main, comment peux-tu appliquer le mot de travail ingrat à l’admirable voyage que nous avons fait ensemble dans le cristal ? Rends-moi cette resplendissante vision des océans d’opale et des îles de lapis ! Retournons aux verts bosquets de la chrysoprase et aux sublimes rivages de l’euclase et de la spinelle, ou aux fantastiques stalagmites des grottes d’albâtre qui nous invitaient à un si doux repos ! Pourquoi as-tu voulu me faire franchir les limites du monde sidéral et me faire des choses que l’œil humain ne peut supporter ? ».

Un livre court, prenant et admirablement écrit qui peut constituer une première approche de l’œuvre de Sand. Mais je voudrais toutefois pousser un coup de gueule (le mot est faible) sur la préface de cette édition qui contient un résumé du récit et qui raconte même la fin de l’histoire ! Une telle préface est totalement inadmissible et tue une grande partie du plaisir de la lecture. Surtout n’achetez pas cette édition-là !