Femme en costume de bataille
de Antonio Benítez Rojo

critiqué par Lolita, le 26 février 2006
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Sans intérêt particulier
L'histoire vraie (enfin presque) de la seule femme chirurgien de la Grande Armée de Napoléon.

Henriette Faber a connu une enfance heureuse en présence de son oncle et sa tante. Très jeune, elle suit celui-ci, médecin de la Grande Armée et l'élu de son coeur Robert, vaillant hussard à la guerre. Elle y rencontre alors celle qui sera une précieuse amie durant toute son existence : Maryse. A elle deux, elles formeront un spectacle ambulant : mi-cirque, mi-comédie. De retour à Paris et veuve, Henriette n'a qu'une idée : exercer la médecine. Pour étudier à l'université, elle n'hésite pas à se travestir en homme. Ainsi, sa double vie va commencer, plus souvent homme que femme d'ailleurs. Après bien des péripéties, elle va rejoindre la Grande Armée et exercera en tant que chirurgien. Après avoir été faite prisonnière par les anglais, elle s'envolera à Cuba où elle retrouvera Maryse et où elle exercera son métier ... jusqu'à la dénonciation.

Bien que l'ayant classé dans le catégorie biographie, ce livre n'est en réalité qu'une pâle copie de ce qu'aurait pu être la vraie vie d'Henriette Faber. Comme le dit lui-même l'auteur les personnages, exceptés quelques-uns, n'ont jamais fait partie de la vie d'Henriette et bon nombre de scènes sont nées de l'imaginaire de l'auteur. J'ai été déçu car il ne me semble pas que le livre soit fidèle à la vraie histoire, bien que je ne la connaisse pas et que les traces de cet étonnant destin soient extrêmement rares. Enfin, je me suis accrochée pour parvenir au bout des 500 pages et à la fin : quelle déception !!! Nous ne saurons rien de plus sur la fin d'Henriette Faber. Le narrateur qui est d'ailleurs Henriette se contente d'énumérer quelques points la fin de sa vie :

"j'ai bien sûr réussi à composer une sorte de fin, une fin aléatoire, provisoire, dois-je préciser, car je n'ai pu parler des étranges nuits vaudoues de la Nouvelle-Orléans, ni de mon association productive avec Marie Laveau, ni de comment j'ai rencontré mon troisième mari, ni de mon retour clandestin à la Havane, ni de mes retrouvailles avec Christopher à Londres etc etc..."

Que de passages passés sous oubli! Est-ce bien utile de nous les énumérer si ce n'est pas pour nous les narrer? L'auteur en panne d'inspiration a préféré certainement abandonner son roman de manière abrupte. Ainsi, tout ce que l'on attend durant la lecture du livre : qu'advient-il d'Henriette après son jugement? Pourra-t-elle exercer en France à son retour? Comment va-t-elle rencontrer son mari (thème récurrent tout au long du roman)? Et bien, nous n'en saurons rien !
Pour finir, j'ai trouvé le récit souvent décousu. Au début, on ne sait pas très bien de quel moment la narratrice parle. Puis parfois, on est déçu car on ne sait si à ce moment-là elle est en femme ou en homme. Quel dommage qu'il n'y ait pas davantage de précision sur ses déguisements, sa manière de berner tout le monde!! Et quelle fin décevante!! Vraiment ce livre que je pensais historique (bien qu'en sachant qu'il était surtout romanesque) n'est qu'une médiocre adaptation de ce que je pense a été la vie d'Henriette Faber.
Et la suite ? 8 étoiles

Ceci n’est pas un roman. C’est l’histoire d’Henriette Faber, alias Enrique Fuentemayor, qui vécut du temps de Napoléon. Cette orpheline, jeune veuve d’un hussard, veut devenir médecin. Or, à cette époque, seuls les hommes en ont la possibilité. Ni une ni deux, Henriette se déguise en homme pour poursuivre ses rêves. Et cela va la mener loin : sur les champs de bataille de la Berezina à l’Espagne, dans les bras d’hommes et de femmes, à Cuba où vit sa meilleure amie Maryse et enfin, en prison après avoir été démasquée. Cette vie bien remplie met en exergue le peu de possibilités qui s’offraient aux femmes en cette fin de XVIIIème - début XIXème siècle et le vide de leur vie.
La seule chose que je regrette dans ce livre, c’est effectivement la fin : sous prétexte qu’Henriette est trop fatiguée à la fin de sa vie, l’auteur reste très vague sur les derniers épisodes de sa vie. Même si l’on sait peut de chose à ce propos, le lecteur n’en reste pas moins sur sa fin.
Toutefois, je ne serais pas aussi sévère que Lolita : les aventures d'Henriette sont intéressantes, particulièrement les descriptions de la longue débâcle en Russie.

Pascale Ew. - - 56 ans - 16 février 2010