Moo
de Jane Smiley

critiqué par Domreader, le 25 février 2006
(Ile de France - 65 ans)


La note:  étoiles
Université au bord de la crise
Moo, c'est le nom d'une université tranquille du Middle West américain, c'est aussi l'onomatopée qui reproduit le meuglement de la vache en anglais. En effet cette université est au milieu de grandes exploitations agricoles et propose quelques cours sur le sujet. Jane Smiley nous propose une galerie de portraits sur les professeurs de l'université bien sûr, son administration et ses étudiants.

Ces portraits sont organisés en chapitres très courts sur chacun des personnages - environ une dizaine de personnes - ils nous livrent des fragments de vie qui parfois se téléscopent, ou se rencontrent, comme les pièces d'un gigantesque puzzle qui peu à peu se mettent en place pour former une image cohérente. Tous sont passés au crible et nous montrent leurs ambitions, leurs intrigues, leurs amours et leurs infidélités, leurs succès ou leurs échecs dans cette université qui va connaître une crise sans précédent.

Bien que le sujet soit attirant, le genre n'est pas renouvellé par la structure de ce roman qui laisse une impression de déjà vu. Ce procédé est utilisé de façon libérale par les écrivains américains de la génération de Jane Smiley. De plus, le milieu universitaire anglo-saxon a été déjà tant de fois exploré au cours des 20-30 dernières années que le sujet est un peu usé. Mais beaucoup des écrivains américains actuels sont eux-mêmes professeurs d'université. Ceci explique cela.

Donc, me voilà plutôt déçue par ce livre de Jane Smiley, je l'ai trouvé bien long tout en ayant une impression de 'déjà vu'. Ayant abordé l'oeuvre de Jane Smiley par l'excellentissime 'L'Exploitation', je suis, depuis, restée sur ma faim avec les autres livres que j'ai pu lire d'elle.
SUPERBE ! 9 étoiles

Une impressionnante galerie de portraits de tout ce qui constitue et gravite autour d'une université américaine !

Des personnages, parfois à la limite de la caricature, qui nous permettent de mieux comprendre les rouages d'une population appelée à coexister durant une année scolaire : étudiants plus ou moins intégrés qui se cherchent souvent maladroitement, petit personnel à la triste vie, secrétaires au pouvoir réel fascinant, prof stagiaires ou titulaires qui se haïssent et partout : pognon, religion et différences culturelles ou raciales .....

D'accord avec Domreader, on a déjà vu, mais l'élégance et l'efficacité du style de Jane Smiley, sa capacité à faire un tableau superbe à partir de détails et sa compétence à décrire le ravage d'une année d'étude où se confrontent un état qui applique des mesures d'économie plus que drastiques et la recherche éperdue, quel qu’en soit le prix, de subventions perso des profs...., tout ça ouvre à un ouvrage étonnant.

Ouf, nous n'en sommes pas encore là : pourvu que ça dure............ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

DE GOUGE - Nantes - 67 ans - 15 avril 2012