N'être (naître) qu'un objet encombrant, mais qui se doit d'être obéissant et glamour : voila le destin de milliards de femmes en Chine pendant des siècles !
Chacune de ces femmes intègre parfaitement et sans interrogation aucune, le fait d'être ; un objet pesant et coûteux pour sa famille d'origine, un ventre qui se doit d'être fertile -pour une descendance mâle bien sûr -pour sa belle-famille !
Une femme ne peut réellement exister que lorsqu'elle est l'épouse du fils ainé, ayant conçu le mâle de service et après la mort de belle-maman seulement !
C'est l'horreur absolue que relate cet ouvrage.
La description de l'opération ignoble et si longue dans la douleur et l'apprentissage d'un handicap fabriqué, des "pieds bandés" fait mal, très mal et ce, pour le seul plaisir futur de l'homme !
Le handicap au quotidien qu'entraine cette horrible mutilation, n'interroge personne...
La place que la femme occupe, dans la société chinoise de cette époque, est presque surréaliste à nos yeux d'occidentales. Ce n'est pourtant pas une découverte pour moi, mais ce livre est conçu de telle façon -dans la réalité que traversent ces deux jeunes femmes- que l'auteure nous entraine, à notre corps défendant, dans leur réalité quotidienne avec une violence-douce insupportable.
L'une est paysanne, l'autre petite fille de mandarin : le destin (?) leur fait se rencontrer et vivre une belle histoire d'amour-amitié.
Je hais Confucius pour sa rationalisation du rapport homme-femme !
Je hais ce premier empereur qui inventa la notion de pieds bandés et ceux qui le suivirent jusqu'à en faire une norme et une "mode" telle qu'elle a mutilé -physiquement et psychiquement- tant de femmes.
Ces deux femmes se sont aimées -bien et mal- qu'importe. Sans doute l'aspect le plus positif de leur vie.
C'est avant tout la violence quotidienne et normale, faite aux femmes qui ressort de ce livre qui, vraiment -à moi tout du moins- fait mal !

J'ai adoré ce livre.

Ici vous apprendrez le mode de vie (au XIXe), des femmes chinoises (dans toutes les classes sociales), leur rapport au monde et aux hommes. Leurs peurs et leurs craintes, leurs coutumes tantôt touchantes, intéressantes ou effrayantes.
Sans jamais vous ennuyer.

Vous en saurez plus sur Les pieds bandés ; technique extrêmement douloureuse qu'on infligeait aux jeunes filles pour correspondre au canon de beauté de l'époque.

Les concubines, la peur de ne pas avoir de fils, la hiérarchie dans une famille et j'en passe.

Bref un magnifique livre écrit dans un très beau style (harmonieux et simple) de quoi passer un très bon moment tout en apprenant beaucoup sur la chine

J’ai tout de suite été emportée par ce livre. Je me suis retrouvée en Chine à Puwei, petit village où vivent Fleur de Lys et sa famille. Ils sont de condition très modeste mais Fleur de Lys va connaître un destin incroyable. En effet, elle est née le même jour et à la même heure qu’une autre petite fille, Fleur de Neige et elles se correspondent en tous points. Grâce à cela, elles deviendront laotongs, des « âmes sœurs », liées pour la vie.
La condition des petites filles en Chine, à cette époque, était vraiment révoltante. Aux yeux de leur famille, elles ne sont considérées que comme des marchandises, leur destin, dès leur plus jeune âge, est déjà tracé. Dans cette Chine ancestrale, seul mettre au monde un garçon est important, les filles ne comptent pas.
J’avoue avoir été totalement horrifiée d’apprendre comment on leur bandait les pieds. Je croyais qu’on bandait les pieds des filles quand elles étaient bébés ce qui n’est pas le cas. On leur bandait les pieds vers l’âge de 7 ans – technique qui consistait à bander l’ensemble du pied avec les doigts de pieds à l’intérieur et repliés sous le talon et on les forçait à marcher afin de briser l’ensemble des doigts de pieds, sauf le gros orteil, afin que leurs pieds soient le plus petit possible. Les souffrances que ces petites filles devaient endurer sont insoutenables … J’étais totalement sous le choc – il faut qu’à cette douloureuse époque, une fillette sur 10 en mouraient (souvent à cause d’une septicémie).
D’autre part, j’ai adoré le style à la fois triste et poétique de l’auteur Lisa See (que j’avais découvert avec Filles de Shanghai) et j’ai beaucoup appris sur les traditions ancestrales très strictes et la condition féminine chinoise au 19ème siècle. Quand on voit comment les femmes ont été traitées dans ce pays (toute leur vie se résume à obéir, d’abord à leurs parents, puis à leur mari et belle-famille et ensuite à leurs fils), j’avoue qu’on a un peu honte de se plaindre …
Par contre, je l’avoue j’ai été déçue par la seconde partie du roman, je n’ai pas compris le comportement de Fleur de Lys envers sa laotong – Elle manque cruellement d’humilité envers celle à qui elle doit tout. D’autre part, j’ai trouvé que leur périple dans les montagnes manquait cruellement de réalisme, on a vraiment beaucoup de mal à y croire.
Mais, à part ces quelques imperfections, c’est une histoire vraiment prenante et fort bien documentée, qui vous emporte très très loin.

J'ai lu ce roman d'une traite!
Deux destins féminins, croisés, torturés, superposés... une écriture pure et captivante, une histoire d'une beauté à en couper le souffle. J'ai trouvé ce livre absolument magnifique.

Quatrième de couverture :
"Dans la Chine du XIXe siècle, le destin de deux jeunes filles est lié à tout jamais. Fleur de Lis, fille de paysans, et Fleur de Neige, d'origine aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Tous les signes concordent : elles seront laotong, âmes sœurs pour l'éternité. Les deux fillettes grandissent, mais si leur amour ne cesse de croître, la vie s'acharne à les séparer. Alors que la famille de Fleur de Neige tombe en disgrâce et que la jeune fille contracte le mariage le plus infamant qui soit, Fleur de Lis, par son union, acquiert reconnaissance et prospérité. L'amitié sacrée des deux femmes survivra-t-elle au fossé que le destin a creusé entre elles ?"

Mon avis: Que dire, que dire? Tout d'abord, j'ai tout simplement dévoré ce roman. La vie des femmes y est si bien décrite. Il est évident que le bandage des pieds de ces femmes, est un passage aussi important que douloureux. Personne ne peut y rester insensible. Cependant, ce qui m'a également marquée, c'est les rituels du mariage. Les étapes du mariage de Fleur de Lys. Les traditions des Laotongs, comme des soeurs adoptives m'ont beaucoup touchée. Le Nu Shu également. Je vais rester marquée par ce roman divin.

L’auteure, Lisa See, née à Paris, est d’origine chinoise. Elle s’est rendue en Chine pour écrire son roman et en même temps, pour nous faire découvrir les mœurs et coutumes de la Chine du X!Xe siècle. Elle donne la parole à une femme de plus de 80 ans, qui fait le bilan de sa vie, à travers la belle amitié des deux héroïnes : Fleur de lis et Fleur de neige.

Les difficultés que rencontrent les filles chinoises, de la naissance à la vieillesse, m’ont bouleversée. L’auteure nous révèle des traditions que nous connaissons mal : le bandage des pieds dès l’âge de six ans et qui dure deux ans (cette pratique est presque intolérable), ces durs traitements des os brisés, afin de transformer les pieds en « lis dorés », dans le but de plaire aux maris et de monter dans l’échelle sociale. En même temps, arrive le jumelage des deux petites filles, « les laotong » des âmes sœurs, qui se doivent soutien et fidélité jusqu’à la mort. Madame Wang, entremetteuse de jumelage, annonce à la mère de Fleur de lis que dans un autre village, une petite fille du nom de Fleur de neige est née le même jour et la même année que sa fille. Elle vient d’une famille aisée, de rang social élevé et elle a beaucoup de points communs avec Fleur de lis. Malgré la pauvreté de sa famille, cette dernière deviendra la laotong de Fleur de neige, pour sa grande beauté et la perfection de ses pieds. Elles échangeront leurs secrets, et apprendront le « nu shu » (l’écriture secrète des femmes.) Elles attendront que leurs familles organisent leurs mariages et désireront mettre au monde des fils, car donner naissance à un garçon, c’est le couronnement de la vie d’une femme. Toutes deux s’entendent à merveille jusqu’au jour où l’élévation de Fleur de Lis et la déchéance de Fleur de neige changent leur relation. Cette situation renversée des deux héroïnes aura des rebondissements qui nous rendront les personnages attachants. C’est alors que Fleur de lis découvre que sa laotong l’a trahie.

Si une fille ne se marie pas, elle n’a aucune valeur dans la société. On élève les filles en leur apprenant à souffrir. Ces filles sont promises à 11 ans et mariées à 14, ou 15 ans. Les parents de filles ont hâte qu’elles partent dans la famille de l’époux et là, ce sera pour se soumettre à la belle-mère. De plus, les filles doivent obéissance à leur père, à leur mari et au frère aîné quand la mère devient veuve. Dans le roman, on sent la critique de Fleur de Lis envers les traditions brutales et pourtant, elle les perpétue elle-même, devenue mère et grand-mère. Le paragraphe, où Fleur de Lis raconte l’indifférence de sa mère, m’a bien émue. « Elle me considérait comme toutes les mères considéraient leurs filles, à savoir comme une visiteuse de passage qu’il fallait nourrir et habiller jusqu’à ce que je parte vivre dans la famille de mon mari. J’avais cinq ans, j’étais donc suffisamment âgée pour savoir que je n’étais pas digne de son attention ».

La dureté de certains passages, m’a paru invraisemblable et exagérée, dans une culture aussi raffinée que la nation chinoise. Sinon, le destin des femmes est une vraie déchéance humaine. Par contre, ce livre donne à réfléchir sur l’amitié des femmes occidentales, c’est également la compétition et la jalousie qui brisent les liens de l’amitié féminine et amènent des blessures et des ruptures qui s’avèrent souvent définitives, tout comme la trahison que connaissent les deux héroïnes du roman.

« C’est un beau roman, c’est une belle histoire…. », mais contrairement à la chanson de Michel Fugain, ce n’est pas une romance d’aujourd’hui .
En effet, ce roman transporte son lecteur dans la société rurale chinoise du 19e siècle où les filles sont « les branches les plus inutiles de l’arbre familial » et où l’on bande leurs pieds à l’âge de 6 ans .
Lisa See, dans cet ouvrage qu’elle revendique comme une œuvre de fiction, fruit de son intérêt et de ses longues et multiples recherches sur la Chine, donne la parole à une vieille femme de plus de 80 ans, proche de la mort, qui dans un récit à la première personne fait le bilan de sa vie .
Elle livre ainsi un document riche, solidement documenté et fort intéressant sur l’univers secret des femmes, qui se concentre sur 2 destins féminins et révèle des coutumes que nous connaissons mal : outre le bandage des pieds ( le chapitre qui relate cette pratique barbare est presque insoutenable ), l’association, le jumelage de deux petites filles : les LAOTONG qui se doivent soutien et fidélité jusqu’à la mort « devenir une bonne loatong, c’est aussi important que de faire un bon mariage », la pratique du NU SHU , code d’écriture féminin secret à l’usage exclusif des femmes, ou celle de la communauté de sœurs adoptives au sein d’un même village .
Nous sommes donc plongés dans le monde quotidien des femmes , le plus souvent enfermées dans une partie de l’habitation familiale qui leur est réservée . Nous suivons le parcours de deux héroïnes : Fleur de Lys, la narratrice et sa LAOTONG : Fleur de Neige, qui s’étale sur 80 ans et s’articule autour de 4 parties : 1 . Jours d’enfance, 2 . Le temps des chignons : l’époque de l’adolescence et de l’apprentissage précédant le mariage, 3 . Les années de riz et de sel : celles de la vie d’épouse, de mère, celles des tâches domestiques au sein de la belle-famille , 4 . Assise au calme, la période du veuvage .
Dans ce récit aux nombreux rebondissements, essentiellement narratif ou descriptif, les scènes de vie quotidienne abondent, apportant informations sur la nourriture, les vêtements, sur les grands moments de la vie : naissance, mariage, décès . Certes, on y trouve du sang et des larmes et certains passages peuvent paraître outrés ou mélodramatiques, mais c’est la loi dans ce type de roman et Linda See a su éviter les pièges du manichéisme et rendre ses personnages attachants .
Un voyage exotique dans le temps et l’espace dont on sort ému et enrichi

Je n'ai jamais été aussi heureuse d'être née à notre époque actuelle!!
Mais que de souffrance, de tristesse, j'aurais presque envie de dire horreur tellement ce livre porte de larmes et d'épisodes funestes en lui.
J'ai mis du temps avant de me plonger complètement dedans car le début est un peu long et assez descriptif avec très très peu d'actions. Mais je m'y suis accrochée et je ne le regrette nullement. Ce livre ne peut pas être considéré seulement comme un passe temps: il est bien plus puissant! Il nous apporte quantité d'informations, autant culturelles qu'historiques. Ainsi qu'en son cœur une histoire d'amour entre deux personnes qui se déchirent. C'est beau, c'est simple, c'est pur et c'est tellement simple à lire.
De plus jusqu'à la dernière page j'ai cru que cette histoire était vraie et autobiographique (peut-être encore un tour de ma naïveté) tellement il est bien écrit.

Un livre à ne pas lire seulement pour lire mais pour s'instruire!