Tueur d'aborigènes : Une enquête de la brigade aborigène
de Philip McLaren

critiqué par Channe01, le 10 février 2006
( - 70 ans)


La note:  étoiles
En quête d'identité
Le titre m’a fascinée parce que j’ai une grande admiration pour la façon d’appréhender la vie des Aborigènes. Quand j’ai lu la quatrième de couverture et que j’ai lu qu’il s’agissait d’un auteur aborigène, j’ai craqué parce que c’est trop rare.
Et il a la photographie superbe en noir et blanc de la couverture qui vous incite à tendre la main, a caresser de visage…
Et puis, la lecture…
Alors là, émotion grande.
Il ne s’agit pas simplement d’un polar de plus. D’un polar ethnique avec tout ce que cela a d’intéressant.
Il s’agit tout simplement de l’histoire d’un peuple. De sa destruction culturelle, effacée génération après génération, enfant après enfant. Un peuple qui tente de récupérer ses fragments d’identité perdue.
Bien sûr, il y a l’enquête. Avec une construction narrative très intéressant. On chemine aux côtés des enquêteurs (aborigène pour la première fois en Australie) et aux côtés de l’assassin.
On fait prend des chemins de traverse vers le passé de chacun des intervenants. Un passé qui permet de décoder les gestes du présent.
Philip McLaren, à travers cette narration, nous donne à comprendre comment son peuple a été véritablement mutilé. Que cette mutilation s’est poursuivie jusqu’à très récemment.
Les aborigènes sur leur terre ancestrale vivent encore comme des ombres. Ils sont quasiment invisibles du reste de la population. Jusqu’à ce que dans cette histoire, le nombre de disparitions soit tel qu’il faille les prendre en compte.
Les Aborigènes ont pourtant beaucoup à nous apprendre sur la vie en général.
Et dans le cadre des enquêtes, ils apportent des façons d’être nouvelles à leurs équipiers.
A lire dans tous les sens. Pour le polar, pour l’analyse de la société, pour être émue par ce petit garçon et par cette petite fille qui n’oublie pas leur enfance.
A lire absolument. Même si les mots sont durs parfois. La vie réelle qu’on impose à ce peuple ne l’est pas moins
L'Australie au prétexte d'un polar 8 étoiles

A partir d'une série de meurtres perpétrés sur des femmes Aborigènes, l'auteur nous amène à découvrir l'histoire récente et la société australienne , son injustice et son racisme , sa culpabilité et son essai de rachat envers les aborigènes, .

Thriller qu'on ne lâche pas, mais surtout regard aigu sur les plaies non refermées d'un pays si jeune qu'il se cherche encore , ce roman est bien plus qu'un polar: c'est un récit sensible , émouvant , haletant, pertinent.

Point-virgule - - 73 ans - 4 septembre 2006