Un violon dans la nuit
de Didier Daeninckx

critiqué par Voni, le 1 février 2006
(Moselle - 64 ans)


La note:  étoiles
La mémoire des camps
Voici le deuxième tome de la trilogie, “Les trois secrets d’Alexandra”.
Il fait suite au premier album “Il faut désobéir” où il était question de l’hommage rendu à ces policiers de Nancy qui, en juin 1942, avaient sauvé la vie à quelque 300 juifs, en désobéissant aux ordres du gouvernement de Vichy.

Alors que le précédent suscitait déjà nombre de questionnements chez les jeunes lecteurs, ce deuxième tome est d’autant plus percutant qu’il aborde les impensables conditions de vie concentrationnaire des camps nazis durant la seconde guerre mondiale.

C’est en découvrant un étrange “tattoo” sur le bras de sa tante Esther, que la jeune Alexandra, héroïne de cette trilogie, va parvenir à libérer la mémoire de la famille enfouie jusque-là dans un lourd silence. Ella va pénétrer cet univers de l’horreur et de la déshumanisation à travers l’histoire personnelle de sa tante dans le camp d’Auschwitz.

Ce deuxième tome complète admirablement cet excellent travail de mémoire commencé par les auteurs. Suivant le même modèle, les dessins de Pef, bouleversants dans l’expression des personnages, renforcent la narration simple, précise et si juste. Quant aux photos et documents d’époque placés en marge du récit, ils reconstituent les unités historiques indispensables.

Après la consternation et l’indignation des enfants à la lecture du premier tome à propos du nazisme, de l’occupation et de la collaboration, le temps est celui de l’affliction face à la barbarie inconcevable.

Les questionnements qui résultent de cette lecture en font à nouveau une remarquable ouverture historique et citoyenne concernant le totalitarisme.