Livre des papillons
de Arnaldo Calveyra

critiqué par Sahkti, le 31 janvier 2006
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Les mots du silence
Arnaldo Calveyra est argentin, il vit en France depuis 1961. On doit à ce poète et romancier "Lettres pour que la joie" (1983) ou "Maïs en grégorien" (2003), parmi d'autres oeuvres, dont une partie traduite enf rançais.
Dans ce recueil poétique, Arnaldo Calveyra s'interroge sur le monde et son sens, sur la vie, sur la mort, sur ce qu'il y a "derrière". Un monde obscur qui l'intrigue, le fascine et l'effraie à la fois. Alors Calveyra tente de l'appréhender avec les mots, de manière élégante et sereine. Pas de textes violents ici mais un regard posé, un questionnement, le début d'un cheminement qui oscille entre résignation et découverte. J'ai apprécié cette sensibilité mêlée à de la subtilité, cette façon d'effleurer de la plume les sentiments et les émotions avec justesse. Une poésie de l'âme qui se lit avec douceur et plaisir.
(L'édition du Temps qu'il fait est bilingue, français-espagnol)

Un extrait:

"No me dejes sin mi silencio, te pedí, no te lo lleves todo, que no me quede con el tuyo todo, solo.
Que cuando no me acabe de haber ido me posea mi silencio mudo.
Porque puedas oírme cuando no me acabe de haber ido."

"Ne me laisse pas sans mon silence, t’ai-je demandé, ne l’emporte pas en entier je ne veux pas rester avec tout le tien, tout seul.
Tant que je n’en finirai pas d’être parti que me possède mon silence muet.
Pour que tu puisses m’entendre tant que je n’en finirai pas d’être parti."