Cité de verre (BD)
de Paul Auster (Scénario), Paul Karasik (Scénario), David Mazzucchelli (Dessin)

critiqué par Jules, le 11 juin 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un Auster en BD !
La « Cité de verre » est un roman de Paul Auster qui fait partie de la « Trilogie New-Yorkaise ». Ici, ce que je vous propose est assez rare : c’est ce roman transposé en BD !
On ne peut pas découvrir grand-chose de l’histoire sous peine d’en dire trop.
En deux mots, Paul Auster se cache derrière le nom de Quinn. Dans une autre vie, il avait une femme et un enfant, mais ils sont morts. Quinn se cache derrière William Lawson, l’auteur de roman policier dont le héros est un certain Max Work.
Voilà qu’un jour le téléphone sonne et une voix demande Paul Auster, le détective Paul Auster. Il raccroche en disant que c'est une erreur. On rappelle. Il dit que Paul Auster n'existe plus. Mais l'inconnu rappelle toujours. Il finit par accepter de le rencontrer. C’est un jeune homme du nom de Peter Stillman qui craint pour sa vie. Il veut que Paul Auster le protège. Et voilà celui-ci embarqué dans la plus étrange des aventures !…
L’ambiance du livre ? Voici : « Bien plus tard, lorsqu'il pourrait réfléchir à ce qui lui était arrivé, il en conclurait que rien n’est réel sauf le hasard… Quant à savoir si l'affaire aurait pu tourner autrement ou si elle avait été entièrement prédéterminée dès le premier mot qui sortit de la bouche de l’étranger, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est l'histoire même, et ce n’est pas à elle de dire si elle a un sens ou pas. »
Voilà ! Bonne lecture ! Je vous signale quand-même que la BD est entièrement en noir et blanc. On ne voit d’ailleurs pas bien pourquoi il en serait autrement…
C’est un faux numéro qui a tout déclenché ... 8 étoiles

Quinn a 35 ans, sa femme et son fils sont morts. Autrefois Quinn écrivait des poèmes, des pièces de théâtre, et des essais. Désormais Quinn n’écrit plus que des romans policiers qu’il signe William Wilson. Quinn ne semble plus vouloir exister.

Quinn reçoit plusieurs coups de téléphone d’un certain Peter Stillman, il demande le détective Paul Auster. Après avoir refusé plusieurs fois Quinn accepte de le rencontrer, il se fait passer pour ce détective.

Après la mort de sa mère, lorsque Stillman était enfant son père l’enferme dans une chambre noire pendant les 12 premières années de sa vie.

Le père qui se nomme aussi Peter stillman a été emprisonné pendant 13 ans, il sort de prison à l’heure où Peter Stillman lui raconte son histoire. Quinn est engagé par Peter pour empêcher son père de le tuer. Pendant des semaines Quinn va suivre le vieux Stillman jusqu’au jour où il perd sa trace. Quinn restera dans une ruelle devant la maison de Peter Stilman fils pendant des mois. Au bord de la folie il s’enfermera et écrira ce récit.

Pour ceux qui apprécient Paul Auster je recommande fortement cette œuvre.

Cette Bd qui est adaptée du roman de Paul Auster est un vrai plaisir graphique. Le texte met en avant le dessin. Le dessin lui complète intelligemment le texte. Le dessin apporte énormément à l’œuvre car il est explicite et il dégage davantage l’ambiance parfois angoissante du récit.

Pour le scénario je pense que beaucoup d’avis seront divergents. Personnellement j’ai apprécié de voir comment cet homme peut emprunter l’identité d’un autre, puis pour finir, s’oublier et ne plus savoir qui il est.

C’est un livre assez noir qui laisse un certain malaise lorsqu’on le referme.

Julieh - - 43 ans - 5 octobre 2006


Opacité de verre 8 étoiles

Ce livre est une très belle adaptation du roman d'Auster, dont il rend à merveille l'ambiance qui se situe entre récit policier et histoire fantastique. Le style graphique de la BD souligne les aspects forts du roman: le noir et blanc renforce l'atmosphère, les traits des personnages rendent ceux-ci inquiétants ou troubles, et les décors sont alternativement fouillés puis très simples, un peu comme si le dessinateur ne faisait plus confiance à ses souvenirs. Mais c'est par son interprétation du roman que l'auteur se distingue d'autres essais de transformation littéraire vers la BD: l'utilisation de symboles, de figures naïves, de traits empruntés au langage visuel quotidien, tout cela montre une compréhension très profonde de l'univers d'Auster et amplifie les effets du roman original. Une magnifique découverte.

Marco - Seraing - 50 ans - 21 juin 2001