Frontier Spirit, The Brave Women of the Klondike
de Jennifer Duncan

critiqué par Fee carabine, le 9 janvier 2006
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Les suffragettes du Grand Nord
Le Klondike. Un de ces lieux mythiques qui évoquent des images de ruée vers l’or, mais qu’on serait souvent bien embarrassé de devoir placer sur une carte. En fait une région du territoire canadien du Yukon, à la frontière avec l’Alaska, juste en-dessous du Cercle Arctique. Une région sauvage, au climat très rude – des températures en-dessous de moins 50ºC en hiver, des nuées de moustiques en été – et qui, malgré ces conditions de vie très dures et les difficultés d’accès, vit débarquer les propecteurs par milliers à partir de 1896. Un monde d’hommes, comme en témoignent les articles de presse de l’époque. Par exemple : “On March 18, 1898, the Seattle Post Intelligencer offered the simple message ‘NO PLACE FOR WOMEN’. Under this headline, a man recently returned from the goldfields was quoted: ‘Women are utterly unfit to fight the battle out there. People in the East have not the least conception of the hardships that have to be endured by those who succeeded in reaching the country… It might be set down at once as impossible for women to get into the Yukon by the passes’.” (p. 47)

Mais toutes ne se le tinrent pas pour dit. Et c’est l’histoire de quelques unes de ces femmes qui bravèrent les dangers du Klondike que Jennifer Duncan a choisi de nous conter ici. Des femmes qui y étaient nées, parmi les tribus indiennes qui étaient les occupants légitimes de ces terres. Des femmes qui y avaient accompagné leur mari, prospecteur. Des femmes, journalistes, infirmières, enseignantes, qui étaient venues au Klondike pour exercer leur profession. Des femmes d’affaire, des bonnes samaritaines et des femmes “de mauvaise vie”. A travers l’évocation du destin d’une dizaine d’entre elles, Jennifer Duncan retrace l’histoire de la ruée vers l’or du Kondike, et les conditions de vie des pionniers. Mais si l’amour que l’auteur porte au Klondike – où elle a effectué de longs séjours – est bien perceptible, il n’a pas suffi à m’éviter un sentiment d’ennui à la lecture de ce livre qui pâtit d’un manque de mise en contexte, et d’un excès de clichés. Les portraits que Jennifer Duncan dresse de ces pionnières du Klondike restent superficiels (peut-être à cause du manque de documents, lettres, journaux… qui nous auraient permis de partager leurs vies “de l’intérieur”), ne dépassant que rarement le niveau de l’anecdote et de l’image d’Epinal. En fin de compte, “Frontier Spirit” est un livre dispensable, dont je retiendrai surtout quelques descriptions – très concrètes - des conditions de vie des pionniers, peu de choses pour un livre de 260 pages.