La diplomatie pyromane
de Ahmedou Ould Abdallah, Stephen Smith (Autre)

critiqué par Mich, le 10 juin 2001
(Rhode-St-Genèse - 79 ans)


La note:  étoiles
Burundi, Rwanda, Somalie, Bosnie...
Voici très certainement un livre qui plaira à tous les amoureux d'histoire de l'Afrique noire. Le récit est passionnant car présenté sous forme d'interview qui rend le récit extrêmement vivant.
Le journaliste Stephen Smith est correspondant Afrique et Libération. Il interviewe sans aucune complaisance l'auteur Ahmedou Ould Abdallah, qui fut le représentant du secrétaire général des Nations Unies au Burundi, de novembre 1993 à octobre 1995. Il est très certainement à l'origine de la non prolification du génocide etre Hutu et Tutsi.
Il analyse la situation de ces pays aux mille colline, mais aussi, par extension, tous les problèmes de l’interventionisme de l’ONU depuis que la geurre froide est terminée. Il nous présente des solutions originales mais surtout explique les phénomènes fondamentaux auquels on n'a pas l'habitude de réfléchir.
L'éducation par exemple crée une caste de gens pour qui retourner au travail de la terre est impensable.
Apporter de la nourriture aux populations qui étaient parmi les seules d’Afrique qui mangeaient à leur fin, a débouché sur une paresse qui peut être fatale.
Beaucoup de sujets sont abordés : l'implantation d’innombrables ONG, la curiosité parfois morbide des milices, etc.
Ahmedou Ould Abdallah est mauritanien de naissance et diplomate occidental de formation. Il fut ambassadeur de Mauritanie à Washington de 1973 à 1976, ainsi qu’en Belgique pendant trois ans également, avant de devenir un des conseillers privilégié de Boutros Boutros-Ghali.
Une critique claire ! 8 étoiles

Je ne manquerai pas de lire ce livre qui traite d'un problème que nous connaissons tout compte fait assez mal. Aider est une chose, il semble qu'il ne soit pas du tout automatique que notre façon de le faire soit toujours adéquate. On veut bien le croire, en constatant que, bien souvent, tout est à malheureusement à recommencer ! La structure de ces pays est bien souvent peu adaptée aux besoins des locaux, que nous ne manquons d'ailleurs pas de juger sévèrement, alors que nous sommes pour une bonne partie responsables de ces structures plus ou moins imposées. Il en est évidemment aussi de même pour les frontières de ces pays. Tout compte fait, un héritage parfois lourd à porter pour eux...

Jules - Bruxelles - 79 ans - 15 juin 2001