Le gaucho insupportable de Roberto Bolaño

Le gaucho insupportable de Roberto Bolaño
( El gaucho insufrible)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Kinbote, le 4 janvier 2006 (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 4 959  (depuis Novembre 2007)

Un incontestable écrivain !

Incontestablement une patte d’écrivain court de bout en bout de ce recueil composé d’essais et de nouvelles.
Le recueil commence par un premier texte court et percutant intitulé « Jim ». La nouvelle qui donne son titre à l’ensemble narre l’exil dans la pampa d’un ancien avocat qui voit son pays, l’Argentine, n’être plus, après le scandale boursier, que l’ombre de lui-même, jusque dans la pampa où les lapins - féroces – ont remplacé le traditionnel bétail.
« Le policier des souris » raconte l’enquête d’une souris flic à propos de la mort d’un bébé souris tué par un être de son espèce dans les égouts de la ville.
« Le voyage d’Albert Rousselot » nous entraîne dans le périple en France d’un écrivain argentin plagié par un cinéaste français, qui souhaite le rencontrer.
Le but du voyage sera manqué (comme souvent dans ce genre de récit) mais ce déplacement conduira l’écrivain à découvrir autre chose que prévu et qui était peut-être ce à quoi ce voyage le destinait: une sorte de bonheur par l’entremise d’une relation avec une prostituée, comme des vacances de l’âme.
« Deux contes catholiques » fait s’entrecroiser habilement deux histoires sur fond de croyance religieuse ; y sont évoquées les figures de Santa Barbara et de saint Vincent.
Enfin, deux essais.
L’un sur la maladie et la littérature avec, dans l’article « Maladie et poésie française», une étude comparée de deux poèmes marquants du XIXème siècle : « Brise marine » de Mallarmé et « Le voyage » de Baudelaire.
Un autre essai traite avec un entrain communicatif de la littérature en langue espagnole et se présente comme un inventaire détaillé de ce qu’elle compte d’auteurs marquants. La plupart y sont d’ailleurs attaqués comme Garcia Marquez et Vargas Llosa, mais aussi Munoz Molina, Perez Reverte et « les enfants tarés d’Octavio Paz », tous garants d’une littérature qui se vend bien parce que facile à lire et se voulant « planétaire ». Les seuls qui obtiennent grâce aux yeux de Bolano sont, parmi les plus célèbres, Cortazar et Borges mais aussi Sergio Pitol, Fernando Vallejo, Ricardo Piglia ou Mario Santiago.

« La littérature, surtout en Amérique latine, et je crains qu’en Espagne ce soit la même chose, est réussite sociale, bien sûr, c’est-à-dire grands tirages, traductions, en plus de trente langues (moi je peux citer vingt langues, mais à partir de la vingt-cinquième je commence à avoir des problèmes, non parce que je croirais que la vingt-sixième langue n’existe pas, mais parce qu’il m’est difficile d’imaginer une industrie éditoriale et des lecteurs birmans tremblant d’émotion aux avatars magico-réalistes de Eva Luna).... »

Hélas, Roberto Bolano nous a quittés en 2003 des suites de cette maladie qu’il évoque : il n’avait que 50 ans et était considéré, à juste titre, il semble, comme le plus grand écrivain de sa génération.

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