Le loup rouge
de Friedrich Karl Waechter

critiqué par Sibylline, le 3 janvier 2006
(Normandie - 73 ans)


La note:  étoiles
De 8 à 108 ans
Cet album raconte la vie d’un chien qui a connu une existence particulière. C’est lui-même qui la raconte. En peu de phrases, mesurées, toute frappées d’une extrême justesse, en quelques images pastel, crayon et aquarelle.
Chiot, il se souvient de ses premiers jours dans la maison douillette qu’il fallut abandonner en catastrophe, pour se lancer avec quelques bagages dérisoires sur les routes de l’exode. La guerre arrivait, l’hiver aussi, on était en Russie, il faisait froid.
Au cours du voyage, le chiot tombe du convoi et s’enlise dans la neige. Les hommes s’éloignent. Il va mourir. Survient une louve qui le prend dans sa gueule et l’ajoute à ses louveteaux.
C’était un petit chien au poil carotte, du genre terrier, rien d’un loup dans la taille, le poids, ni l’allure, mais tout dans sa tête. Il mène un temps, avec sa meute la vie de loup puis manque mourir sous les balles des chasseurs. Recueilli et sauvé par une petite fille, il retrouve sa condition de chien domestique, d’autant qu’il «aimait Olga», mais pas le complet usage de ses pattes. Après une nouvelle vie, assez heureuse auprès de cette petite fille, il meurt et cela aussi, l’enfant, lecteur du livre, comprend qu’il faut l’accepter, que cela fait partie de la vie de Loup Rouge.
Un livre très beau et très juste sur la fraternité, l’amour, la meute, le courage, la dignité, la vie, la mort… et bien d’autres choses encore dont les enfants ont besoin qu’on leur parle.
Vivement conseillé
La vie puis la mort 9 étoiles

Cet album est sans conteste un magnifique ouvrage.
Il raconte une “vraie vie de chien” dans les deux sens du terme sans grande découverte toutefois puisque la quatrième de couverture dévoile déjà l’ensemble. Mais l’essentiel n’est pas à ce niveau. Un des thèmes principaux sous-jacents de ce livre est sans aucun doute la mort abordée ici naturellement avec beaucoup de pudeur et de justesse.
Quant aux illustrations, elles sont d’une grande sobriété. Ce sont des aquarelles rehaussées de simples contours à l’encre de chine qui leur donnent une vraie profondeur. Cette fraîcheur renforce le texte par une complémentarité très judicieuse et la plupart des dessins servent aussi de moyen pour souligner le temps qui passe.
Les manques repérés dans les dernières images séquentielles induisent un questionnement philosophique chez les jeunes lecteurs qu’il est intéressant d’accompagner.
“Le loup rouge” est effectivement un “grand” livre à partager

(En France, ce livre est inscrit par le Ministère de l’Education Nationale dans la liste de référence d’ouvrages de littérature pour le cycle 3 (8-11 ans))

Voni - Moselle - 64 ans - 11 janvier 2006