Professions de foi
de Régine Vandamme

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 26 décembre 2005
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Là où une fille (re)donne vie à sa mère
Très fort, ce livre où Vandamme replonge dans l’autobiographie en nous racontant la fin de vie de sa mère. Nous avions déjà fait la connaissance de cette dame hors du commun dans « Ma mère à boire », poignant lui aussi, et nous la retrouvons pour l’accompagner dans son dernier combat : mourir la tête haute. Régine Vandamme palpe l’approche de la mort par le truchement de plusieurs narrateurs, impliqués de près ou de loin dans les dernières semaines de sa maman : les médecins et infirmiers, mais aussi la femme de ménage, l’épicière, … et jusqu’à elle-même, sa fille bientôt orpheline.

Comment parler du déclin physique de sa propre mère ? Les réflexions de Vandamme sont bouleversantes sans jamais tomber dans le larmoyant racoleur. C’est là une des grandes qualités de l’écrivain : dire les choses tout en faisant preuve de pudeur, pas la fausse pudeur qui tourne autour du pot et cède aux convenances, mais la vraie : le tact dans l’expression des faits et des émotions.

Intéressant de voir que, alors que sa mère est décédée, désintégrée, l’auteur la reconstitue par la parole, lui donne à nouveau vie à travers elle-même et les autres. Chaque livre est création, dira-t-on. Création d’un type particulier ici, plutôt re-création, re-déploiement,

A noter également que, sans être un pamphlet qui départagerait les défenseurs des soins palliatifs ou, à l’inverse, de l’euthanasie, le livre en aborde néanmoins la problématique. Cette dimension ajoute encore à la densité du livre.
Hommage touchant mais non mélo 9 étoiles

Il y a Professions et donc des métiers, il y a la foi et des travailleurs qui croient en la grandeur de leur travail.
Régine Vandamme connaît un beau succès de librairie avec Ma mère à boire qui remporte le Prix 2002 de la première œuvre du Ministère de la Culture de la Communauté française de Belgique. Professions de foi est en quelque sorte une suite de Ma mère à boire puisqu’elle y détaille l’entourage de sa mère dans les derniers moments de sa vie. Elle anime des ateliers d’écritures.
Régine Vandamme rend un bel hommage à celles et ceux qui ont accompagné sa mère les dernières heures de sa vie. Il y a le médecin de famille, l’ambulancier, l’aide-familiale, la coiffeuse, l’épicière, la femme à journée… et Madame R. + le médecin-chef des soins palliatifs. Mais aussi les remue-méninges de la narratrice. Tout cela est poignant sans entrer dans le mélo, il en ressort une grande humanité.
Beaucoup d’originalité dans l’agencement du roman qui suscite à chaque fois un regain d’intérêt pour le lecteur. Il y a les pages en italique qui nous livrent les pensées intimes de la narratrice et autant de courts chapitres qui reprennent toutes les personnes qui ont entouré Madame R., sa mère.

Ddh - Mouscron - 82 ans - 6 août 2013


Témoignages 8 étoiles

Ce roman est une suite de "Ma mère à boire".
Le personnage central, la mère qui apparaît dans ses derniers mois, car la maladie de l'épargnera pas.
D'une part, la narratrice, sa fille, égrène ses souvenirs et ses sentiments.
D’autre part, les personnes qui l'ont accompagnée (docteur, infirmiers, coiffeuse, pharmacienne, ambulancier...) vont venir, chapitre après chapitre, laisser leurs témoignages.
Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui pousse à la réflexion.

Koudoux - SART - 59 ans - 14 avril 2011