Le blog de Max
de Max

critiqué par B1p, le 23 décembre 2005
( - 50 ans)


La note:  étoiles
comme un cadre sur une branche
Balayons d'abord ce qui nous gêne pour la suite : OUI, "le Blog de Max" est au départ un blog. Ca nous a valu à beaucoup d'endroits des digressions indigestes du type "est-ce qu'un blog fait un bon roman ?", "qu'en est-il de ce "nouveau" moyen d'expression que sont les blogs ?", etc. etc.
Que "le Blog de Max" ait d'abord été un blog, soyons clair : on s'en fout. L'essentiel, c'est de voir si "le Blog de Max" est un bon roman.
Et OUI, "le Blog de Max" est un bon roman. Excellent même. En ce qui me concerne, la meilleure surprise bouquin de ce dernier semestre 2005.

De quoi ça parle ? D'un sujet qui me passionne sous toutes ses déclinaisons, à savoir le ridicule du monde moderne à la mode occidentale. Et quel meilleur endroit pour observer l'étendue du désastre ? Le travail, bien sûr, le seul endroit où on doit subir la connerie humaine en évitant un maximum de le montrer.

Alors notre héros travaille dans une boîte dont on ne saura finalement que peu de chose. Une secrétaire, une comptable, une stagiaire et des jeunes cadres dynamiques, plus deux glandeurs professionnels qui essayent de faire comme si ils avaient une responsabilité quelconque dans le chiffre d'affaire de la boîte.
Le héros est l'un d'eux et on le suit avec plaisir à travers ses agissements de glandeur professionnel, un poil pathétique, un poil maladroit et intensément subversif. Car la décision qu'il prend a de quoi réjouir tous les employés/cadres frustrés qui liront le bouquin : outre essayer de draguer la stagiaire, il a décidé de scier la branche sur laquelle il est assis : il cherche par tous les moyens (et surtout les plus délirants) à couler la boîte.

Ca nous donne droit à un bouquin à l'ironie omniprésente, à l'humour absolument jouissif.
Mais "le Blog de Max", c'est encore bien plus, car au sujet, "Max" allie le style et nous gratifie d'un vocabulaire de haute tenue qui empêche à tout moment l'histoire de tomber dans le vulgaire, même lorsqu'il enquête pour trouver le responsable des torpilles atomiques lâchées régulièrement dans la cuvette des toilettes.

Mieux écrit que du Beigbeder, incomparablement plus joyeux que du Houellebecq, un seul titre : "Le Blog de Max".