Arizona kiss
de Ray King

critiqué par Jeanne desaubry, le 22 décembre 2005
( - 65 ans)


La note:  étoiles
le baiser du crotale
Tomber par hasard sur « Arizona kiss » fait partie des joies d’une vie de lecteur. Pourtant, ce roman est mal nommé. Il aurait été bien plus justifié de l’appeler « le baiser du crotale » ou même mieux « le baiser de la tarentule » tant ces deux charmantes espèces y sont bien représentées. Quoique … ce serait oublier les pit-bull (et les combats clandestins) et les hommes, dont aucun n’a rien pour relever le niveau des précédents.
Le personnage principal est un journaliste cynique, qui se croit revenu de tout et va pourtant se laisser embarquer dans une incroyable histoire. La femme sulfureuse sur laquelle il se vautre comme on armerait le pistolet avec lequel on s’apprête à se suicider, se révèlera bien au-delà du pire qu’on ait pu craindre. Quant aux torrents de tequila qui coulent à chaque chapitre, ils ne peuvent rien pour nous défaire de la poussière du désert accumulée.

Ce roman se présente comme une critique amère du monde de la presse aux Etats-Unis. L’amour du désert y est l’occasion de magnifiques descriptions de l’Arizona avec laquelle on se dit que Ray Ring doit avoir une relation « amour-haine » épineuse.
C’est un polar noir, très noir, d’une rare violence tant humaine que dans l’action.
La force de ce roman repose énormément sur le ton. Une langue syncopée marquée par la tequila et qui met le couteau dans les reins. Chapeau (stetson) bas aux traducteurs. !