Musique de Marie (La), tome 1
de Usamaru Furuya

critiqué par Zaphod, le 21 décembre 2005
(Namur - 60 ans)


La note:  étoiles
Un manga de grande classe
L’auteur réussit à nous introduire en peu de pages dans un monde curieux qui ressemble à une ère post-industrielle de la Terre. Les gens semblent vivre en paix, répartis en petites peuplades sur des îles spécialisées chacune dans un type de production. La technologie semble curieusement bloquée au stade de l’engrenage et de la machine à vapeur, mais on dirait que cela suffit pour bien vivre.

Il y a aussi une religion, symbolisée par Marie, une sorte d’automate géant à figure féminine qui traverse le ciel comme une lune, et que les habitants révèrent.

Les deux personnages principaux sont Kaï, jeune garçon qui possède un talent spécial : suite à un accident, il a l’ouïe extrêmement développée, ce qui lui permet de détecter des gisements de pétrole, mais aussi fait qu’il est le seul à entendre la « musique de Marie ». Et Phiphy, jolie jeune fille délurée qui visiblement en pince pour Kaï. Mais Kaï, lui, semble plus intéressé par Marie.
Ce petit monde tourne dans une tranquille routine, jusqu’au jour où … [je vous laisse la surprise], et l’histoire prend une toute autre tournure, tout à fait inattendue.

J’ai carrément eu le souffle coupé par la beauté du dessin. Il y a assez peu de texte dans ce manga, mais il m’arrivait de rester une minute sur une page pour admirer les détails d’un dessin.
L’histoire est racontée de manière très poétique. Elle donne aussi à réfléchir (sur le sens des croyances religieuses, sur la toute puissance de la technologie, sur le lien entre désir de dominance et progrès).

Pour peu qu’on ne se formalise pas de l’invraisemblance de l’histoire et de quelques zones d’ombres (ce qui pour le fan de Haruki Murakami que je suis, ne pose aucun problème), on peut se laisser entraîner dans ce monde avec délice.

Autre point positif pour moi : il n’y a que deux volumes, donc on ne s’embarque pas dans des semaines de lecture !