Retour au collège
de Riad Sattouf

critiqué par Andrea des bois, le 20 décembre 2005
(paris - 44 ans)


La note:  étoiles
enquête dans un collège huppé
Riad Sattouf a bravé tous les dangers pour mener l'enquête dans un lieu où le pied de l'homme sain ne s'était pas encore posé: un collège parisien super chic (non non, vous ne saurez pas lequel!)
Attention ça va barder: les sales gosses du 7-5 vont vous faire aimer le 9-3.
Le dessin, simple et agréable, les lettres bien formées comme à l'école soulignent encore mieux le choc de ces "fillettes" qui racontent leurs fellations ou de ces charmants bambins qui ont plus de billets dans leur portefeuille que de neurones dans leur cervelle.
Rafraichissant!
Les trop beaux gosses ! 8 étoiles

Avec ce « Retour au collège », j’ai passé un excellent moment avec souvent le sourire aux lèvres et parfois des fous rires. Pour moi, ces « pattes de mouche » évoquent les griffonnages dessinés discrètement au coin d’une page lors d’un cours soporifique. Aucune case, aucun scénario ne viennent fixer de cadre à cette BD qui se veut indisciplinée - peut-être comme une vengeance de l’auteur face à des profs sans pitié. Il faut donc plutôt lire cet ouvrage comme un assemblage des fragments les plus marquants de son passage à « Charles-Henri ».

La sincérité du propos réussit parfaitement à faire oublier le minimalisme du trait (bien souvent ce ne sont que des visages qui sont représentés, beaucoup plus rarement un décor, mais Sattouf n’oublie pas les points noirs sur les visages et les appareils dentaires !), et ça, c’est très fort, car on est vraiment dedans (moi en tous cas !), comme l’auteur lui-même, directement replongé dans nos années ados. Qu’il s’agisse des situations, des profs ou des élèves, tout cela paraît incroyablement familier (on a tous eu des « filles molles » ou un « mec à nanas » dans notre classe), et quand bien même cela se déroule dans un des lycées les plus huppés de Paris.

Attention, ici pas de tendre nostalgie façon « Diabolo menthe » ou de farces potaches outrancières comme dans « les Sous-doués ». On est dans le vécu, le réaliste… Sattouf raconte TOUT : la cruauté, la stupidité, le bagout et l’insolence des teenagers, avec un trait faussement naïf et un regard pour le moins mordant. Lui-même ne se fait pas de cadeaux, et se représente dans l’histoire tel un ado maigrichon et voûté, comme s’il n’avait jamais quitté sa timidité pubère… Cette « obsession du collège », comme il le dit à la fin du récit, a trouvé en cette BD un exutoire qui se poursuit actuellement au cinéma pour le plus grand bonheur des amateurs….

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 22 juin 2009


huppé et zep...entre les deux! 8 étoiles

Moi j'étais entre la zep et le collège huppé...petit collège d'Ardèche, catholique...je dois dire que je retrouve bien l'ambiance dans cette bédé! :)
Ca me rassure de voir que c'est toujours pas les plus beaux qui ont la classe....méfiez-vous, les beaux vont prendre le dessus dans le monde des grands et vous vous ferez écraser! Mouuahahahahahhhhhhh!!!!

Excellent!

Prouprette - Lyon - 39 ans - 28 décembre 2006


aaah ces ados ! 7 étoiles

Une BD bien sympathique qui m'a quelquefois fait sourire. Dommage que ce soit trop court, car j'ai aimé le regard que porte l'auteur sur ces adolescents. Pas de jugements, pas de moquerie, beaucoup de tendresse.
Le passage où, en cours de sport, ils doivent tenir en équilibre sur une poutre est excellent ! ils se cassent tous la gueule ! on les sent bien galérer et pourtant il me semble que c'est pas très difficile, la prof aurait-elle raison sur la justification d'un tel manque d'équilibre ???
En revanche l'auteur veut-il montrer que les élèves d'un lycée parisien haut de gamme ont les mêmes attitudes que ceux d'une zep ? là le sujet est délicat et d'ailleurs quand les élèves parlent d'argent, on ressent un petit décalage.
En ce qui me concerne quand je suis arrivé dans un lycée parisien, entre les banlieusards et les parisiens de souche, le genre hautain, sophistiqué, la maturité maquillée sur le visage, je suis certain de ne pas l'avoir rêvé mais bon j'étais plus grand ...

Julius - - 50 ans - 2 janvier 2006