Le chemin du serpent
de Torgny Lindgren

critiqué par Eireann 32, le 19 décembre 2005
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
Au bord du gouffre.
C’est la deuxième œuvre de cet écrivain suédois que je lis, je suis aussi dubitatif que pour la première, et je ne sais que penser. Un style heurté, presque du parlé, qui se rapproche du monde paysan qui est le personnage principal de ce court livre. La fin est très surprenante.
Un garçon raconte au Seigneur son enfance dans les années 1860 dans la Suède profonde. Pourquoi les sacrifices de sa mère ? Pourquoi les naissances, suite à ses paiements ? Pourquoi ses enfants nés de père inconnu.
La vie dure de ces petits gens, les fermages qu’il faut payer, très souvent à des prix prohibitifs. Ces femmes seules, la mort des hommes usés avant l’heure ; ou alors fugitifs. Sa mère est musicienne et anime les bals avec son harmonium, mais ces soirées et le travail de la ferme ne suffisent pas financièrement. Les enfants naissent, certains meurent . Les années passent , la mère est vieillissante, c’est alors la fille aînée qui devient la monnaie des fermages. Une œuvre dure comme le climat de la campagne suédoise.
« Et, Seigneur, toi qui l’a aussi créé, Old Karsla, tu comprends bien comment il s’est fait payer son fermage, ça ne t’aura pas pris au dépourvu. Le sofa se trouvait tout au fond de la cuisine, c’est là qu’il a exercé son droit, et au sujet de ce droit, on ne va pas se disputer, il était lent et précautionneux et répugnant comme un vieux verrat, mais Seigneur, vers qui nous tourner ? »