Un cachalot sur les bras
de Bernard Mathieu

critiqué par Tistou, le 17 décembre 2005
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Gendarme aux Caraïbes.
« Des débris sont répandus partout comme si une gigantesque benne à ordures céleste avait dispersé son chargement sur l’île tout entière.
Quel désordre, Seigneur !… Quel foutoir !
Le flanc de la montagne est constellé de tôles dont les rectangles pâles sont restés accrochés à la falaise.Tous les toits du village ont foutu le camp ! Certaines maisons ont été entièrement dépiautées par l’ouragan, il n’en reste que quelques poutres et du mobilier avachi sur un bout de plancher. »
Une île des Caraïbes. Un cyclone. Un cachalot échoué. Un gendarme muté là que sa femme vient de quitter. Des insulaires qui ne le reconnaissent pas comme un des leurs.
Une atmosphère psychologique très fouillée pour un homme abandonné, au milieu d’une petite île pas forcément hospitalière, livré à lui-même, aux éléments déchaînés, et qui doit se dépêtrer du cachalot échoué.
Le récit n’est pas linéaire, un peu au gré des états d’âme et des réminiscences du gendarme, l’homme livré à lui-même. Dans cette façon très détaillée, très étayée d’analyser son comportement, on pense à Mingarelli. Sauf que ça s’étale plus dans le temps par rapport à Mingarelli. Mais dans l’approche et le traitement sous la loupe …
Bernard Mathieu a été indéniablement touché par les Caraïbes. Et on se sent concerné par ce cachalot échoué à la porte de sa maison. On aurait tous nos cachalots ?