Desperados de Joseph O'Connor

Desperados de Joseph O'Connor
( Desperadoes)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Idelette, le 16 décembre 2005 (Inscrite le 11 mars 2005, 60 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 898ème position).
Visites : 4 531  (depuis Novembre 2007)

Illusions perdues, sauce O'Connor

Histoire classique : Franck Little et son ex-femme, Eleanor se retrouvent au Nicaragua, en guerre pour reconnaitre le corps de leur fils unique, Johnny, mort dans la guerre. Il est en réalité emprisonné pour trafic de drogue... Ils partent à sa recherche avec les amis de Johnny, musiciens du groupe "Desespardos de los amors"... (si, si c'est leur nom, quel programme)

Joseph O'Connor est drôle, caustique, voire mordant ! Il décrit un conflit de générations : les parents, dans une certaine réalité de l'après guerre, en Irlande, avec leurs idéaux de fidélité, de travail, etc... et celle des enfants, plus dans les apparences, la frime et l'engagement mêlés, le fric, conventionnels dans leur volonté d'être hors des conventions ! Le portrait des douleurs des uns et des autres est, à mon sens, très bien vu. Notamment les parents, que dire de ces parents qui se sont aimés mais que la vie a séparés, qui se retrouvent avec inquiétude, lucidité et tendresse, tout leur passé remonte et c'est un des aspects intéressants du livre. J'aurais aimé plus d’approfondissements dans Smokes, par exemple, personnalité intéressante, infréquentable, égoïste et attachante quand même !

La caricature des révolutionnaires et de la révolution est amusante "c'est la guerre" est la réponse la plus fréquente pour tout expliquer et pas forcément chercher à changer !

Mais ça n'est pas désespéré, comme le laisse penser le titre. C'est surtout des illusions perdues et à défaut de grand bonheur et grand amour, c'est plus les petits bonheurs quotidiens et individuels, le pragmatisme des parents face à une génération qui se cherche, le plus loin possible de ses modèles mais qui finit par les accepter et les faire siens... C'est parfois un peu long mais, c'est très souvent bien vu et drôle.

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A la recherche d'un fils perdu

8 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 25 février 2021

Eleanor et Franck, deux Irlandais divorcés depuis une quinzaine d'années se retrouvent en 1985 à Managua, capitale du Nicaragua en proie aux affrontements entre Sandinistes et Contras, pour identifier le corps de Johnny, leur fils mort qui, en rupture avec ses parents, était parti, rêvant de lendemains qui chanteraient dans ce pays en révolution. Ils ne reconnaissent pas leur fils dans la dépouille qu'on leur présente. Serait-il alors vivant ? Mais où ?
Commence pour eux une sorte de road trip sur les routes du Nicaragua jusqu'à la ville de Corinto où Franck , apprennent-ils, aurait une amie . Peut-être pourrait-elle les mettre sur sa piste....
Un voyage mouvementé et dangereux dans un bus bariolé aux couleurs du groupe de rock Desperados de amor auquel participait Johnny, en compagnie des autres membres de cette formation qui, de ville en ville, font une tournée dans le pays. Arrivés non sans mal à Carinto , l'affaire se complique …....

Bâti sur une alternance régulière de chapitres consacrés à la recherche du fils et de chapitres évoquant le passé du couple des parents divorcés contraints à présent d'oeuvrer en commun pour retrouver leur fils disparu, le roman propose ainsi une évocation d'un pays divisé, en proie à l'insécurité ainsi qu'une analyse de la vie du couple Eleanor- Franck, passé d'un amour passionné à l'indifférence puis à une séparation douloureuse . Echec d'un mariage lié d'abord à la perte d'un premier enfant, puis à l'alcoolisme d'une mère dont a souffert le fils .

Un ouvrage à l'atmosphère lourde qui porte bien son titre DESPERADOS. Il n'est pas facile pour des étrangers de comprendre le fonctionnement des administrations dans un pays inconnu en proie à la révolution. Le sort de leur fils , s'il est vivant, repose sur leur habilité à négocier. A qui peut-on se fier ? Le lecteur partage leur doutes, leurs interrogations, leurs espoirs, leur découragement aussi.

Toutefois malgré la gravité des situation auxquelles font face les personnages, le roman n'est jamais pesant. Joseph O'Connor a l'art d'injecter de la légèreté dans le dramatique, de conjuguer l'émotion et humour. La traversée du Nicaragua en minibus, en compagnie des musiciens quelque peu déjantés du groupe Desperados de amor, pourtant ponctuée de situations difficiles est traitée sur le mode cocasse, voire loufoque. Des dialogues, vifs et acides souvent marqués d'expressions en langue espagnole ( non traduites mais très faciles à comprendre), des extraits de chansons interprétées en concert par le groupe proposent d'heureuses diversions à l'atmosphère générale angoissante .

DESPERADOS a été pour moi une heureuse découverte, celle d'une autre facette de Joseph O'Connor dont j'avais apprécié MUSE et LE BAL DES OMBRES, romans bien différents.

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