Nouvel Angyo Onshi (Le), tome 05
de Youn In-wan (Scénario), Yang Kyung-il (Dessin)

critiqué par Belial, le 8 décembre 2005
(Anvers - 44 ans)


La note:  étoiles
Toujours un excellent manga
Dans l’ancienne Corée, les Angyo Onshi étaient des envoyés de l’empereur qui circulaient à travers les terres afin de s’assurer de la bonne gestion des provinces. Ils étaient chargés de contrôler les actions et le comportement des gouverneurs. Il s’agit bien sûr du thème central du manga, transposé dans un royaume asiatique imaginaire. Les légendes et le folklore coréens sont exploités de manière intéressante, enracinant fermement le manga dans l’Histoire tout en proposant des niveaux de lecture plus contemporains. Le nouvel Angyo Onshi est un jeune homme dénommé Mun-Su, il parcourt les restes du Jushin, empire qui s’est éteint dans des circonstances mystérieuses avec Sando, son garde du corps, afin de rétablir la justice et de protéger les faibles.
Le rythme ralentit quelque peu lors de ce cinquième volume, après deux tomes furieux. Ainsi les auteurs optent cette fois pour des histoires courtes et indépendantes comme pour les deux premiers tomes. « Frère tigre » est une nouvelle issue d’une légende coréenne, à la morale un peu simplette mais tendre ; elle traite de la valeur de la vérité dans les relations interpersonnelles en montrant le lien unissant une mère à ses deux fils, dont l’un changé en tigre. « Le lombric dansant » est consacré au personnage de l’écuyer et à son estime de soi, souvent mise à mal par un Mun-Su caustique (et le mot est faible). « Nonge » traite habilement de la prostitution et de l’exploitation des filles coréennes de familles pauvres (pratique révolue en Corée, on l’espère), là encore en puisant dans l’Histoire coréenne et les traces qu’elle a laissé dans la culture populaire. « Neige fondue », à défaut d’être la plus originale, est la seule qui fasse avancer la trame principale, puisque Mun-Su et Ajite vont être amenés à se croiser. On le voit bien, les enjeux dramatiques sont plus faibles que dans les tomes précédents, mais l’introduction d’histoires indépendantes sous la forme de contes permet de faire une pause bienvenue. Les dessins sont bien sûr au niveau, même si les planches créatives et soignées se font plus rares. Sans doute un des tomes les plus faibles