Nouvel Angyo Onshi (Le), tome 04 : La fleur de l'enfer
de Youn In-wan (Scénario), Yang Kyung-il (Dessin)

critiqué par Belial, le 8 décembre 2005
(Anvers - 44 ans)


La note:  étoiles
Duels en séries
Dans l’ancienne Corée, les Angyo Onshi étaient des envoyés de l’empereur qui circulaient à travers les terres afin de s’assurer de la bonne gestion des provinces. Ils étaient en quelque sorte des contremaîtres chargés de contrôler les actions des gouverneurs. Il s’agit bien sûr du thème central du manga, transposé dans un royaume asiatique imaginaire. Les légendes et le folklore coréens sont exploités de manière intéressante, enracinant fermement le manga dans l’Histoire tout en proposant des niveaux de lecture plus contemporains. Le nouvel Angyo Onshi est un jeune homme dénommé Mun-Su, il parcourt les restes du Jushin, empire qui s’est éteint dans des circonstances mystérieuses avec Sando, son garde du corps, afin de rétablir la justice et de protéger les faibles.
Ce quatrième volume se consacre uniquement à l’épisode de « la fleur de l’enfer », qui représentait déjà la quasi-totalité du volume précédent. Mun-Su et son Sando luttent contre un gouverneur produisant du pavot en grandes quantités pour l’Occident. Il s’avère que celle-ci est une ancienne camarade d’armes de Mun-Su, tout comme certains de ses sbires. On assiste ici à un déchaînement d’action et de combats : Sando croise le fer avec Wonsul sur les toits de la cité, l’occasion de quelques scènes du niveau d’un Matrix ; Mun-Su se charge de Wonhyo, gouverneur, magicienne réputée et aux ordres de Mun-Su alors qu’il était général des armées de Jushin. Au premier coup d’œil on est un peu déçu par la surenchère de violence qui fait penser à la production de manga moyenne à destination d’un public jeune et masculin. En y regardant de plus près, la profondeur des personnages compense aisément cette trame en apparence simpliste : Sando y apparaît plus sensible que jamais, Wonsul dévoile sa personnalité entière et sa pureté est un contraste avec le cynisme et la force de Mun-Su, Wonhyo reste un mystère et fait penser à certains monstres de la mythologie grecque comme Scylla. C’est encore une belle réussite, la présence en filigrane d’Ajite laisse espérer de nouvelles révélations pour les tomes à venir.
Un classique du genre.