Nouvel Angyo Onshi (Le), tome 03 : La légende de l'écuyer
de Youn In-wan (Scénario), Yang Kyung-il (Dessin)

critiqué par Belial, le 8 décembre 2005
(Anvers - 44 ans)


La note:  étoiles
Le shônen au top niveau.
Dans la Corée médiévale, les Angyo Onshi étaient des envoyés de l’empereur qui circulaient à travers les terres afin de s’assurer de la bonne gestion des provinces. Ils étaient en quelque sorte des contremaîtres chargés de contrôler les actions des gouverneurs. Il s’agit bien sûr du thème central du manga, transposé dans un royaume asiatique imaginaire. Les légendes et le folklore coréens sont exploités de manière intéressante, enracinant fermement le manga dans l’Histoire tout en proposant des niveaux de lecture plus contemporains. Le nouvel Angyo Onshi est un jeune homme dénommé Mun-Su, il parcourt les restes du Jushin, empire qui s’est éteint dans des circonstances mystérieuses avec Sando, son garde du corps, afin de rétablir la justice et de protéger les faibles.
A la lecture du troisième tome, on sent que le rythme et les enjeux vont prendre de l’ampleur. Celui-ci débute par l’introduction d’un nouveau personnage, l’écuyer de l’Angyo Onshi, qui brille par ses prestations comiques et son sens développé du ridicule. Les auteurs précisent à l’occasion d’un interlude que cette idée n’est pas une invention de leur part, puisque Mon-Ryong, angyo onshi de la légende de Chun-Yang (légende ayant inspiré ce présent manga), disposait d’un serviteur analogue. Le reste de ce tome est dévolu à une histoire beaucoup plus consistante, qui ne s’achèvera que dans le tome suivant. Mun-Su va cette fois s’aventurer dans une province abritant des militaires hauts placés dans ce qui constituait l’armée du Jushin, s’adonnant à présent aux trafics de drogues et d’armes. Mun-Su y rencontre d’anciennes connaissances et c’est l’occasion pour les auteurs de nous laisser entrevoir son passé trouble. Ajite fait également son apparition et semble être un personnage complexe et ambivalent : pacifique, honnête et altruiste en apparence, ses valeurs morales sont en revanche beaucoup plus floues puisqu’il est également le commanditaire de la production de drogue dans la région.
Le scénario prend des accents de geste et il semble que le manga s’engage dans une histoire longue et épique, délaissant les récits courts et symboliques des premiers volumes. Le dessin reste superbe et offre quelques planches ahurissantes de dynamisme, de précision et de contraste. A lire et à relire.