Impasse des deux palais de Naguib Mahfouz

Impasse des deux palais de Naguib Mahfouz
( Bayn al-Qasrayn)

Catégorie(s) : Littérature => Arabe , Littérature => Moyen Orient

Critiqué par Schaschlick, le 31 mai 2001 (Bruxelles, Inscrite le 15 mai 2001, 50 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 322ème position).
Visites : 9 200  (depuis Novembre 2007)

Plongée au coeur du Caire ancien

Naguib Mahfouz, prix Nobel de Littérature, a tout pour séduire:
l'intrigue, les personnages hauts en couleurs et si réalistes, le décor qui sent bon les épices et où avec un peu d'imagination on pourrait presque entendre les foules qui se rassemblent dans les souks. Mais il peut aussi faire abandonner les lecteurs avant la fin, vu les détails. Il me fait penser par certains côtés à Victor Hugo et sa "Notre Dame de Paris", que de détails, de descriptions, mais aussi de chaleur.
Et maintenant, l'histoire:
Elle commence en 1904 dans un commerce; on y voit un homme corpulent, vêtu de sa galabieh et coiffé de son tarbouche. Il s'agit du pion maître de l'histoire Monsieur Ahmed Abd El Gawwad et patron du dit commerce, homme qui inspire le respect et la terreur au sein de sa propre demeure.
Eh oui, notre homme a une double vie: le soir il est LA personne à inviter lors des soirées avec les almées (danseuse, chanteuse et prostituée...). Lors de chaque soirée avec son groupe d'amis, il joue, danse et fait de savoureux jeu de mots qui feront le tour du Caire.
Or chez lui, c'est une toute autre affaire. Il part du principe que les enfants doivent le respect, et si en plus il y a un sentiment de terreur, ça ne la dérange pas. Ce n'est pas non plus un monstre, loin de là.
Kamal a un profond respect pour son père, mais du haut de ses 8 ans, la terreur n'est pas encore de mise.
Fahmi, quant à lui, peut parler avec son père sans trop de problème, car il entre bientôt en faculté. Son père est fortement impressionné.
Quant à Yassine, fils d'un premier mariage, il aimerait connaître son père autrement qu'à travers la peur.
Sa femme Amina le considère comme son seigneur et maître, se lève la nuit pour l'attendre derrière le moucharabieh afin de l'aider à se changer et à se mettre au lit. Sa vie se déroule tous les jours de la même manière, elle s'occupe des différentes tâches ménagères en alternance avec ses deux filles: Kadigda et Aïcha. Jamais elle n'est sortie de sa maison et jamais elle n'a élevé la voix devant Monsieur.
Kadigda est la préférée de Monsieur, même s'il ne le montre pas, il le fait sentir, elle seule remplace sa mère lors du lever de l'après-sieste. Elle n'est pas fondamentalement méchante, mais vu son embonpoint, elle se venge en parole. Toute personne rencontrée ne trouve grâce à ses yeux. Même les membres de sa famille.
Aïcha, quant à elle, est le symbole oriental dans toute sa splendeur. Longue chevelure, corps de rêve caché sous la djellaba et le foulard. Elle est la gentillesse personnifiée.
Le désir d'indépendance va bouleverser le cocon familial : Fahmi va se faire tuer lors d'une manifestation, Amina va quitter la maison pour aller prier dans la mosquée d'Al-Husseiny (petit-fils du Prophète).

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Phrases impossibles

5 étoiles

Critique de Patrice P (, Inscrit le 30 octobre 2018, 65 ans) - 30 octobre 2018

Dommage que la traduction de Philippe Vigreux soit truffée (en Poche) de phrases qui me laissent perplexe. Un exemple parmi beaucoup d'autres , à la page 108 : "que maudissait-il ainsi ? Le sort qui avait qu'elle sa mère ou sa beauté qui avait conduit plus d'un homme au feu de la passion et fait du drame son univers ?"

les thibault égyptiens

10 étoiles

Critique de Mbhdn (, Inscrit le 11 octobre 2012, 45 ans) - 11 octobre 2012

une grande saga que cette trilogie cairote. A lire absolument au travers des trois tomes on tient dans les mains le destin de toute une famille. Mahfouz a donné vie à une galerie de personnages que le lecteur n'oubliera jamais. Après avoir lu ce roman fleuve ils vous apparaitront comme des membres de votre famille. L'auteur transcrit à merveille l'évolution de la société égyptienne. Un voyage...
Mahfouz a mérité son prix Nobel.

UNE SAGA HISTORIQUE

10 étoiles

Critique de Septularisen (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans) - 30 juin 2005

Ce livre vaut surtout la peine d'être lu pour la description qui y est faite de la vie et des moeurs au Caire au début du XXème Siècle.

La description des paysages du Caire et du mode de vie des habitants de la ville est vraiment fantastique, mais la description des moeurs l'est encore plus, notamment au regard de la colonisation du pays par l'armée du Royaume-Uni.
Ainsi défilent devant nous les petites boutiques des marchands d'épices, les transports en bus bondés, les soirs d'orgie dans les cafés, les visites au bordel...

Autre point fort du livre, les personnages qui sont tous très attachants, notamment Fahmi (malgré son destin tragique) et surtout Kamal le plus jeune fils qui deviendra par la suite un grand professeur et un grand érudit.

Enfin, pour bien comprendre l'histoire, et suivre le destin des personnages jusqu'à la fin il est indispensable de lire (pour ceux que le grand nombre de pages ne rebute pas...) les deux autres volets de la saga (en effet il s'agit là d'une trilogie) à savoir "Le Palais du désir" et "Le Jardin du passé", ce dernier étant toutefois d'une qualité inférieure aux deux précédents, mais nous faisant connaître la 3ème génération de la famille et s'achevant d'ailleurs sur la mort de la mère Amina.

Le tout par le Prix Nobel de LIttérature 1988.

Fastidieux?

10 étoiles

Critique de Giny (Casablanca, Inscrite le 26 avril 2005, 36 ans) - 27 avril 2005

La critique de Schaschlik me paraît assez complète, sauf sur un point: la comparaison avec Hugo me paraît inappropriée.En effet, on ne peut pas reprocher à un auteur tel que Mahfouz sa profusion de détails, car contrairement à Hugo, chacun a son utilité. De plus, ne pas oublier que ceci n'est qu'une traduction, et la version originale en arabe est infiniment plus parlante.De plus, le style de Mahfouz étant très difficilement transcriptible en français, cette remarque me paraît donc inappropriée.

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