Garçon manqué
de Nina Bouraoui

critiqué par Evilflower, le 18 novembre 2005
( - 46 ans)


La note:  étoiles
Entre deux terres...
Algérie, avant l'adolescence, Yasmina se fait appeler Amine et prend les attitudes d'un garçon. Avec son meilleur ami, son double, elle devient le roi de son petit monde. Elle est libre au milieu des hommes d'Alger, n'a peur de rien, elle joue son rôle comme un petit prince.

Mais le soleil de plomb de l'Algérie devient peu à peu écrasant, sa chaleur trop lourde... L'adolescence, au tournant, va tout bousculer. Les troubles en Algérie grondent. La peur est présente et finit par tout englober. Yasmina redevient, aux yeux des autres, la fille de la Française. Elle doit quitter sa terre pour retrouver sa famille en France, à Rennes.
Asmine, le petit garçon algérien, y devient alors Nina, la petite Française. Nina Bouraoui raconte ce douloureux passage d'une nationalité à l'autre, d'un sexe à l'autre, d'un univers à un autre.
Tiraillée entre deux identités (Algérienne et Française, garçon et fille) Nina Bouraoui raconte avec pudeur mais force son arrivée en France et dans l'adolescence...
Dommage que l'auteure ressasse tant les mêmes obsessions, que les mêmes phrases reviennent au point de lasser par moments le plus fervent des lecteurs...
Pourtant, on ne peut que s'attacher à Amine, à Nina, et espérer qu'elle conserve en elle ces deux identités, qui, plutôt que se détruire, font d'elle un être si complet, sans que l'une ne finisse par annihiler l'autre.