Chewing-gum et spaghetti de Charles Exbrayat

Chewing-gum et spaghetti de Charles Exbrayat

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 16 novembre 2005 (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 819ème position).
Visites : 5 666  (depuis Novembre 2007)

L’humour prend le pas sur l’intrigue

J’ai pris un plaisir certain à lire cette histoire policière, plus pour ses à-côtés et la façon dont elle est racontée que pour l’intrigue qui, il faut bien l’avouer, n’a rien d’exceptionnel.

Cyrus Leacok, le plus chauvin des Bostoniens, criminologue de son état, effectue un tour d’Europe afin d’examiner les techniques d’enquête propres à chaque pays. Lui, le rigoriste, le méticuleux, le scientifique, va être confronté à la méthode italienne, détendue et nonchalante, incarnée par le commissaire Tarchinini.

Ah ! Vérone, Roméo et Juliette… Tarchinini prétend que tous les meurtres qui s’y commettent sont dictés par l’amour. Ce qui fait mousser le pragmatisme de Leacok… La confrontation de ces deux hommes donne lieu à des dialogues savoureux et drôles, les critiques de l’américain à l’égard des Italiens étant caricaturales en diable. Tarchinini n’est pas en reste, lui aussi peut être acerbe quand il s’agit de dépeindre les Américains : « Pour moi, vous avez bouclé le cycle de l’humanité. Venus de la barbarie de l’âge de pierre, vous êtes retournés à la barbarie de l’âge des robots. Seulement, il faut vous rendre justice : vous êtes en avance sur tout le monde dans cette marche vers la nuit définitive ! ». Les deux hommes, qui au fond ne sont mauvais bougre ni l’un ni l’autre, finiront par s’entendre et le livre finira dans un feu d’artifice à l’italienne, c’est-à-dire plutôt exubérant.

Quant à l’intrigue policière, sans être mauvaise, elle est passée pour moi, je le répète, au second plan. Un homme est retrouvé assassiné. L’enquête montrera que depuis quelques semaines, tous les soirs, il se rendait chez le coiffeur pour se faire raser de près. Ceci a-t-il un rapport avec cela ? Et l’amour, motif incontournable de tout acte à Vérone, où est-il ? Ah… Romeo et Giulietta…

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Ambiance italienne !

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 22 août 2022

Un homme est retrouvé mort au pays de Roméo et Juliette, à Vérone. Cyrus A. William Leacok, inspecteur à Boston est envoyé sur place afin de montrer à ces italiens l’excellence de la police américaine. Il est reçu par son collègue signor Tarchinini. Leacok conclut à un suicide tandis que Tarchinini à un meurtre. L’enquête suit son cours…
D’abord ahuri par les mœurs et coutumes européennes, l’inspecteur yankee est petit à petit séduit par ce pays fantasque. A tel point qu’il renoncera à se marier à Valérie pour qui seuls comptent l’hygiène, les bonnes manières et les dollars. Son ex-futur beau-père est de son côté « Je me suis ennuyé toute ma vie avec la mère de Valérie et je ne pense pas que ma fille sera plus agréable. Pourquoi en voudrais-je à un homme qui, au moment de se passer la corde au cou, reprend goût à la vie et refuse de se pendre. »
Et gnac ! Ambiance !

Un américain à Vérone

6 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 48 ans) - 9 janvier 2017

L'intrigue policière, tout en restant il est vrai extrêmement classique, est plutôt bien construite, avec tous les ingrédients qui vont bien: un décès qui ressemble un peu trop à un suicide, plusieurs suspects, des fausses pistes, des rebondissements, un mobile mystérieux…

Mais bon, ce qui fait quand même tout le sel de Chewing-gum et spaghetti il faut le reconnaitre est surtout l’humour omniprésent que Charles Exbrayat y a injecté de toute part, à travers la confrontation entre les deux personnes principaux, solidement campés, que sont Cyrus Leacok l’américain et le commissaire Tarchinini. Les préjugés culturels sont exploités à fond (la rigueur américaine contre l’à-peu près italien; le puritanisme de Boston contre l’épicurisme des transalpins, la triste nourriture d’outre-atlantique contre la généreuse gastronomie locale, etc...). Certes on n’est jamais loin de la caricature mais le ton du livre sait se maintenir dans une comédie aussi légère que brillante, grâce à la vivacité des dialogues et à des personnages attachants.

Il faut dire aussi que la lente évolution du caractère de Cyrus Leacok au contact de l’ambiance italienne est réjouissante et vaut son pesant de tagliatelles. La grappa, l'eau-de-vie véronaise, généreusement servie par son hôte, aidera entre autres le natif de Boston à voir la vie d'un autre œil ! C’est ainsi finalement l’américain donneur de leçon qui apprendra beaucoup de son passage à Vérone.

La cohérence entre le lieu du récit, Vérone, la ville de Roméo et Juliette, et le postulat défendu par le commissaire Tarchinini qui est que tout crime est lié à l’Amour, est une autre réussite assez remarquable du roman. L’ombre des amants maudits est partout, y compris parfois de façon très comique. Il fait écho aussi aux propres déboires amoureux du pauvre Cyrus Leacok qui va finir par y perdre son flegme de la Nouvelle-Angleterre.

De l'humour, oui

7 étoiles

Critique de Le rat des champs (, Inscrit le 12 juillet 2005, 73 ans) - 19 novembre 2005

Disons-le tout net, ce n'est pas un roman policier, mais un roman humoristique. Les personnages sont brossés à gros traits, la psychologie est sommaire, et le seul but de l'auteur semble être de s'amuser en nous amusant. L'histoire est cousue de fil blanc, mais c'est secondaire, il s'agit de nous divertir, rien de plus. On aurait tort de limiter sa lecture d'Exbrayat aux policiers, il a fait d'excellents romans historiques, je pense notamment à "Jules Matrat" qui nous raconte l'histoire d'un poilu pendant la guerre de 14.

Bien d'accord !

7 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 18 novembre 2005

Saint-Germain, je suis totalement d'accord avec toi. Il y a des années de cela j'ai lu ce livre tout à fait par hasard et je n'en ai lu aucun autre. J'ai eu du bol, car, comme toi, j'ai vraiment beaucoup ri pendant cette lecture. J'ai un moment cru que les autres étaient aussi dans cette gamme, mais il semble qu'il n'en est rien ( après n'en avoir essayé qu'un seul, je dois bien l'avouer...)

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