Une prière pour Owen
de John Irving

critiqué par Féline, le 16 novembre 2005
(Binche - 45 ans)


La note:  étoiles
L'instrument de Dieu
La première phrase d’un roman peut parfois être décisive. Il est rare d’être accroché dès l’ouverture d’un récit et seuls les grands romanciers réussissent cet exploit. Ca a été le cas pour moi avec ce roman : « Si je suis condamné à me souvenir d’un garçon à la voix déglinguée, ce n’est ni à cause de sa voix, ni parce qu’il fut l’être le plus petit que j’ai connu, ni même parce qu’il fut l’instrument de la mort de ma mère. C’est à lui que je dois de croire en Dieu ; si je suis chrétien, c’est grâce à Owen Meany. » Dès le début, le ton est donné et John Irving nous entraîne dans son univers baroque peuplé de personnages hors normes. Owen est sans doute le plus représentatif d’entre eux. Dans ce roman, John Irving relate une des plus belles histoires d’amitié de la littérature. On suit l’enfance de John Wheelwright et de son ami Owen, être plus petit que la norme et dont la voix ridicule en fait le sujet des plus horribles plaisanteries. Mais cet Owen est un ami hors du commun, grâce auquel tout devient possible. Si Owen est un être à part, ce n’est pas tant dû à sa voix ni à sa taille miniature mais à sa conviction d’être l’instrument de Dieu.

« Une prière pour Owen » est sans doute un des romans les plus réussis de John Irving, même si je lui ai préféré « Le monde selon Garp » ou « l’Hôtel New Hampshire ». John Irving ménage ses effets et nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages où l’on apprend d’où Owen tire sa certitude d’être l’instrument de Dieu. On retrouve, dans ce roman, certains thèmes récurrents chers au romancier américain : l’absence du père, la liberté des femmes face à la maternité, le hasard et la fatalité, … qui s’illustrent dans des situations loufoques. Le thème de la religion est également omniprésent.

Ce roman est aussi l’occasion pour John Irving d’émettre une critique virulente à l’égard de la société américaine et des américains en général, critique notamment de la guerre du Vietnam. D’ailleurs, le narrateur fuira au Canada pour échapper à ce conflit. Il s’y installera et se fera même naturaliser. John Irving lui prête par exemple ces paroles à la page 256 : « … On devrait obliger les américains à vivre un an ou deux loin des Etats-Unis. Ils verraient alors à quel point ils se ridiculisent aux yeux du monde entier ! Ils entendraient d’autres versions que les leurs ! N’importe quel pays en sait plus sur l’Amérique que les Américains eux-mêmes ! Et les Américains ignorent absolument tout des autres pays ! »
Une déception. 6 étoiles

Décidément les derniers J. Irving que j'ai lu ne m'ont vraiment pas emballé… Je n'arrive plus à retrouver les sensations que m'ont procuré l’œuvre de Dieu, la part du diable ou encore Dernière nuit à Twisted River.
La magie n'opère plus, ou disons presque plus.
Et pourtant cette prière à Owen est considérée par beaucoup de lecteurs comme étant l'un de ses meilleurs romans. Je ne peux pas dire ne pas avoir aimé ce livre mais je n'ai pas été embarqué par son histoire et surtout par ses personnages.
Pour ma part la transparence du personnage principal, sa façon d'agir, ou plutôt de ne pas agir, de se laisser aller au gré des courants avec son charisme proche d'une moule, et cela en parfaite opposition avec son meilleur ami Owen, sorte d'avorton charismatique et illuminé, investi d'une mission divine, oui tout cela sont autant d'ingrédients m'ayant rendu cette lecture non pas indigeste, mais plutôt frustrante, voir parfois gênante.
Reste la fin qui sauve ce roman du naufrage. On l'attend tout au long du roman, on subit les longueurs habituelles à cet écrivain, mais pour le coup le jeu en valait la chandelle.
Une lecture distrayante mais tellement loin des meilleurs romans de John Irving.

Sundernono - Nice - 40 ans - 29 juin 2020


John Irving à son sommet 10 étoiles

Jusqu’à “Une prière pour Owen” je ne savais pas exactement différencier ce qui relevait de la programmation ou du destin dans le parcours d’un homme. Owen, depuis son enfance, est marqué par deux infirmités, sa petitesse et son timbre de voix si particulier dont se moquent ses camarades . Pendant plusieurs années, nous suivons l’évolution de ce personnage à travers les yeux de John son ami et son protecteur. L’entame du récit frappe tel un choc de stupéfaction : si je suis condamné à me souvenir d’un garçon à la voix déglinguée, ce n’est ni à cause de sa voix, ni parce qu’il fut l’être le plus petit que j’aie jamais connu, ni même parce qu’il fut l’instrument de la mort de ma mère.
Mais c’est pourtant par Owen que John deviendra croyant. Il faudra atteindre la fin de l’histoire pour comprendre le pourquoi de cette extraordinaire affection car tout ce qu’était Owen depuis sa naissance était prédestiné pour accomplir le dessein de Dieu.
Il est rare que je lise deux fois le même livre mais John Irving nous a livré ici un livre choc, une œuvre d’une telle densité que vingt ans après ma première lecture, je n’arrivais pas à tourner la page de cette histoire, l’heure était venue de m’y remettre pour en saisir le sens. Une prière pour Owen et le monde selon Garp sont des monuments qu’il me faudra emporter avec moi dans la tombe, on pourrait s’ennuyer de l’autre côté…

Anonyme10 - BIARRITZ - - ans - 17 janvier 2019


++++++ libraire pro recommande +++ 10 étoiles

excellent roman américain, formidable épopée d'amitié, riches en en péripéties et évènements, il y a beaucoup de pages et beaucoup de détails sur la vie personnelle des "héros" du livre peut-être que cela ne sera pas du goût de tout le monde, mais cela permet de s'attacher aux personnages et croyez moi ou non, mais ils resteront longtemps dans vos souvenirs et cela même bien des années après.

J'ai lu beaucoup de romans et de genres littéraires véritablement différents et ce roman assez anodin comme ça, reste dans mon top ten (je suis libraire de "formation")

A recommander dès 11 / 12 ans à mon avis jusqu’à 99 ans et + !

L'oeuvre de John Irving est très intéressante, voir peut être le monde selon Garp et l'oeuvre de dieu, la part du diable - mais j'ai beaucoup moins apprécié un de ses premiers romans qui était "liberté pour les ours"... Une oeuvre assez inégale à fortiori, et je reste déçu par un de ses derniers romans qui est " à moi seul bien des personnages" où il traite des sujets bien à la mode tel que l'homosexualité, les transgenre et les travesties ....

Aechoes1 - - 32 ans - 26 juin 2015


Une prière aussi pour le lecteur 6 étoiles

Owen tue la mère de John, son meilleur ami, d’une balle de base-ball perdue. A onze ans, il se proclame instrument de Dieu, et, grâce à lui, John devient chrétien. Ca se passe en Nouvelle Angleterre dans les années 60: en toile de fond la guerre du Vietnam, Kennedy, .... John va nous raconter son enfance et celle de son ami Owen qui a la particularité d’être très petit, d'avoir une voix très stridente, il est aussi un théologien hors pair mais surtout il possède des facultés intellectuelles qui font de lui un être exceptionnel (rien à voir avec les bonbons Werthers toutefois)"
3° livre de Irving que je lis après "Le monde selon Garp" et "Dernière nuit à Twisted river", la plupart des critiques étaient pourtant élogieuses, et bien j'ai souffert pour arriver au bout des 700 pages... on retrouve quelques thèmes de prédilection de Irving: la religion, la famille mono parentale, le décès accidentel... mais moi qui ne suis pas spécialiste de la bible et des différents courants religieux qui en découlent j'ai eu vraiment du mal à m’intéresser à la différence entre l'église congrégationaliste et épiscopalienne (par contre si vous êtes assez branchés religion ce livre est pour vous)...
Beaucoup de longueurs entrecoupées d'intermèdes politiques sur la situation de l'Amérique de l'époque, donnent à la fin un livre assez surprenant (parallèle volontaire entre Owen et Jésus?) mais quelque peu ennuyeux à mon humble avis.

Pats60 - - 63 ans - 5 mars 2015


Je n'ai pas du tout accroché 1 étoiles

Devant la multitude de recommandations positives pour ce livre je me suis lancée dans sa lecture l'année dernière. Cependant je dois avouer que c'est un livre que j'ai eu beaucoup de mal à terminer et dans lequel je n'ai pas réussi à rentrer.

Bouxia - - 37 ans - 22 octobre 2014


Un livre qui reste 10 étoiles

Ce livre que j’ai lu à la fin de l’adolescence est une merveille, et m’a considérablement marqué : je m’en souviens encore aujourd’hui, ému à l’idée de penser au destin d’Owen Meany, ce bonhomme frêle convaincu d’être une sorte de messager divin. J’entends encore sa voix, sa force de conviction, son intransigeance.

Ce livre est tellement fort qu’il force à vous interroger sur vos croyances, religion ou pas, sur le sens de votre vie, sur votre comportement à l’égard des autres : l’histoire est tellement belle, le destin d’Owen si bouleversant, que croyez-moi lecteur, vous êtes forcés d’y croire ou au moins d’y réfléchir !

Je revois une scène, désolé c’est un peu faible, je la restitue avec mes mots : John qui interroge Owen sur les raisons de sa foi (il faut avoir à l’esprit qu’il s’agit là de deux adolescents). John insiste et ne comprends pas pourquoi Owen croit en Dieu, il n’imagine pas concevable de croire en un être aussi peu perceptible. Owen ne peut que répondre simplement : j’y crois car je sais qu’il existe. La conversation continue et l’obscurité gagne l’horizon. John peu convaincu insiste et insiste pour en savoir plus, et Owen qui de guerre lasse répond alors : « tu vois là bas la statue de la vierge marie, tu ne la vois plus, comment sais-tu qu’elle est là bas ? » « je le sais c’est tout car elle a toujours été là » « mais comment tu le sais si tu ne la vois pas » « je le sais ! elle est installée là et elle n’a pas bougé » « mais tu ne la vois pas ? » « non mais je sais qu’elle est là bas » « Et bien tu vois c’est comme moi avec Dieu : il est là car je sais qu’il existe ».

Le meilleur livre de John Irving que j’ai lu, bien devant les autres classiques de l’auteur comme « Hôtel New Hampshire » ou « Le monde selon Garp » .

Salocin - - 43 ans - 13 août 2013


L'abus de religion nuit à la santé 8 étoiles

L'ultra-conservatisme religion, voir l'oeuvre de Dieu dans tout finit par atteindre un individu, et à changer sa vie entière, comme celle de son entourage proche. C'est ce qu'a compris, en partie à ses dépens, le narrateur, au contact de cette créature aussi chétive qu'illuminée qu'est Owen Meany.
En commençant le livre, je pensais que j'aurais les plus grandes peines du monde à le parcourir, en raison du poids du thème principal. Or, comme il s'agit tant d'une réserve forte, non dénuée de l'ironie habituelle de l'auteur, et d'une volonté de compréhension et d'analyse, mon attention a été maintenue intacte, avec bien quelques moments de lassitude liés aux longueurs également coutumières chez le romancier. Son humour potache vient, fort à propos, choquer ce pudibond d'Owen, et offre des passages des plus savoureux.
C'est intéressant : c'est à découvrir.

Veneziano - Paris - 46 ans - 11 mars 2012


marquée au fer rouge par Owen Meany 10 étoiles

On ne peut pas lire ce livre sans en être définitivement affecté. Owen Meany est devenu pour moi quelqu'un que je connais, qui fait partie de mon histoire. Une situation ou une personne réelle me font souvent penser à lui.
J'ai l'impression d'entendre sa voix.
Je l'ai lu plusieurs fois et je pleure à chaque fois, je veux dire je suis bouleversée à chaque fois, tellement ce destin est émouvant.

Oui, le monde selon Garp est aussi un livre magnifique mais celui-ci reste mon préféré dans les classiques de John Irving.
Les plus récents sont d'une autre veine, mais j'y prends toujours beaucoup de plaisir.

La-devoreuse-de-livres - - 49 ans - 7 décembre 2010


s'il ne devait y avoir qu'un roman à lire 10 étoiles

ce serait certainement celui-ci.
je suis tombé dans la irvinmania très tôt, découvrant sa façon si particulière de raconter des histoires avec l’hôtel New Hampshire.
depuis, j'ai tout lu je crois, et relu parfois.
Une prière pour Owen est le seul livre à m'avoir fait pleurer. Le personnage m'a marqué au point de devenir (sorte d'hommage), mon pseudo habituel!
Irving ne laisse rien au hasard dans ce chef d'oeuvre, le dénouement laisse pantois... Et donne toute son épaisseur au personnage . Irving critique une sale guerre sans but, le bourbier vietnamien avec une étonnante sévérité à travers les propos du narrateur.
Je me demande toujours quand nous pourrons voir une adaptation au cinéma digne du roman original...

Owen meany - - 52 ans - 29 août 2009


Un formidable roman 10 étoiles

Je vais faire simple : c'est le meilleur livre que j'ai lu. (Tout styles / auteurs confondus)

Yann35 - - 47 ans - 31 mai 2009


une histoire que l'on n'oublie pas. 9 étoiles

de l'humour , de l'originalité, le tragique mêlé au comique!
Et de l'émotion!
Cet auteur a vraiment du talent!

Nana31 - toulouse - 55 ans - 23 novembre 2006


Le Messie Owen 10 étoiles

C'est le premier livre de John Irving que je lis et sûrement pas le dernier. J'ai adoré cette histoire et ces personnages. J'ai une préférence pour la première partie du récit, quand John et Owen sont encore des enfants. Et J'aime bien aussi le retour au présent, quand John raconte sa vie au Canada et ce qu'il pense de son pays. Cette relation passé/présent et comment Owen a influencé la vie de John est intéressant.

Dalania - Dijon - 37 ans - 21 novembre 2006


Petit garçon à la voix déglinguée... 9 étoiles

Owen n'est pas un garçon comme les autres. Il a irrémédiablement marqué la vie de John Wheelwright, qui se fait le narrateur de leur histoire.

Roman magnifique, tantôt émouvant et tantôt drôle, il est bourré d'anecdotes signées de l'humour particulier de John Irving, entrecoupées de critiques vitupérantes vis à vis de la politique américaine.
Ecrit avec sa verve habituelle, "Une prière pour Owen" marque incontestablement l'esprit. Monsieur Irving a trouvé là une bonne histoire; et excelle à nous la raconter.

Missparker - Ixelles - 41 ans - 15 mai 2006


Magnifique, vraiment magnifique 10 étoiles

Avant de découvrir ce livre, j'avais déjà connu :
- Des livres qui m'ont fait pleurer
- Des livres qui m'ont fait rire
- Des livres qui à certains moments me faisaient rire et à d'autres moments me faisaient pleurer

Mais "Une prière pour Owen", c'est le premier livre avec lequel je pleurais et riais EN MEME TEMPS.

C'était le premier roman que je lisais de John Irving, j'ai découvert ensuite que c'était un de ses talents de mêler intimement le tragique et le comique, au point de nous submerger d'émotion et que l'on ne sache plus quoi ressentir.
Mais ce talent-ci, je ne l'ai jamais autant ressenti que sur "une prière pour Owen".

Je ne l'ai lu qu'une fois, et je pense que je le relirai peu souvent, pour garder l'émotion première intacte.

Fabienne - - 45 ans - 10 avril 2006