Pierres enchantées de Rodrigo Rey-Rosa

Pierres enchantées de Rodrigo Rey-Rosa
( Piedras encantadas)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 10 novembre 2005 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (39 864ème position).
Visites : 4 618  (depuis Novembre 2007)

Du noir latino

Voici un court roman, de style polar, situé à Ciudad de Guatemala, ville en déchéance où le fossé entre les riches et les pauvres est infranchissable. Lorsqu’un enfant se fait faucher par une voiture de luxe, l’enquête qui en découle déstabilise le fragile équilibre prévalant dans un univers fermé qui carbure au mensonge et au fric.

Chaque personnage de l’histoire est visité, nous donnant un angle différent sur l’incident. L’écriture est minimaliste, simpliste et utilisée pour décrier une société pourrie de l’intérieur. L’auteur n’est pas tendre à cet égard. Il est d’ailleurs un peu décevant de se retrouver encore dans les mêmes décors figés associés à l’Amérique centrale – la rue – la violence – la corruption.

Un petit récit sans détours, qui se lit d’un souffle, en moins d’une heure.

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Les éditions

  • Pierres enchantées [Texte imprimé], roman Rodrigo Rey Rosa trad. de l'espagnol (Guatemala) par André Gabastou
    de Rey-Rosa, Rodrigo Gabastou, André (Traducteur)
    Gallimard / Du monde entier (Paris).
    ISBN : 9782070767953 ; 4,00 € ; 21/04/2005 ; 131 p. ; Broché
  • Pierres enchantées [Texte imprimé] Rodrigo Rey Rosa traduit de l'espagnol (Guatemala) par André Gabastou
    de Rey-Rosa, Rodrigo Gabastou, André (Traducteur)
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070456970 ; EUR 6,60 ; 20/05/2014 ; 144 p. ; Poche
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Guatemala, Amérique centrale. Le pays le plus beau, les gens les plus laids.

8 étoiles

Critique de Septularisen (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans) - 4 septembre 2017

Au début de l’histoire nous sommes à Guatemala-City au Guatemala en Amérique Centrale. Armando Fuentes arrive à la capitale de la ville de Cobàn pour voir – et accessoirement lui amener un gros paquet de marijuana - son vieil ami Joaquín Cassola.

Problème, en venant à son appartement, à bord de sa camionnette Discovery, il a accidentellement renversé un enfant qui se promenait à cheval Avenue de Las Américanas. Celui-ci, est un petit orphelin Belge de sept ans, natif de la ville de Bruges répondant au nom de Silvestre Barrondo, fils adopté dans des conditions douteuses, de Faustino Barrondo et d'Ilena Chicas de Barrondo.

Armando a préféré prendre la fuite de peur de se faire lyncher par la population locale et surtout de peur que la police l’interroge sur le paquet qu’il transportait. Conseillés par Franco Vallina, un avocat aussi vénal que compétent, les deux amis échafaudent un plan pour rendre responsable une tierce personne, un complice qui accepte de s’accuser de l’accident, moyennant finances.

Le temps presse car Emilio Rastelli, un détective privé engagé par Ilena Chicas de Barrondo pour mener l’enquête sur le responsable de l’accident dont a été victime Silvestre a déjà retrouvé la trace de la Discovery, restée garée dans le parking de la tour où habite Joaquin…

Sous couvert d’un fait divers anodin, une banale enquête policière suite à un accident automobile, Rodrigo REY ROSA (*1958) en profite surtout pour dénoncer tous les maux et travers de la société du Guatemala. Ce sont d’ailleurs les mêmes pour toute l’Amérique Centrale : la violence, les rapines, la maltraitance faites aux enfants, la corruption endémique qui gangrène toute la société du plus bas au plus haut niveau, l’injustice, la misère, les bandes armées rivales, l’inutilité de la police, les enfants des rues et surtout l’argent roi!
Plus on en a, plus les problèmes, même les plus graves, se résolvent vite!
L’écriture et les thèmes traités ressemblent d’ailleurs à s’y méprendre à ceux d’Horacio CASTELLANOS-MOYA, qui fait la même chose mais pour le Salvador. C’est une écriture directe, puissante, sans détails inutiles, sans fioritures, une écriture sobre, sombre, et au service de l’histoire que l’auteur veut raconter.

«Pierres enchantées» est un petit livre, - un peu plus de cent pages, mon seul reproche d'ailleurs, puisque un peu de longueur aurait mieux permis d'approfondir la psychologie des personnages-, qui se lit en quelques heures. Il faut dire que les pages se tournent à une vitesse folle, le suspense étant bien entretenu et l’envie de savoir comment va se dérouler la suite faisant le reste. C’est vraiment une «pépite» et certainement une des meilleurs livres de Rodrigo REY ROSA, je ne peux donc qu’en conseiller la lecture !

Rappelons que Rodrigo REY ROSA à reçu en 2004, le Prix National de Littérature guatémaltèque Miguel Ángel Asturias et en 2015, le Prix Ibéro-américain de Littérature José Donoso. Son nom a déjà été proposé à de nombreuses reprises pour le Prix Nobel de Littérature.

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