L'animal moral : Psychologie évolutionniste et vie quotidienne
de Robert Wright

critiqué par Pierre666, le 7 novembre 2005
(Strasbourg - 42 ans)


La note:  étoiles
Très Fort
Les questions abordées dans cet ouvrage touchent à tout ce qui est au cœur de la vie et de la conduite humaines : amour, sexe (les hommes et/ou les femmes sont-ils réellement faits pour la monogamie ?) ; amitié et inimitié ; égoïsme, abnégation, culpabilité (pourquoi la sélection naturelle nous a-t-elle dotés de ce vaste réservoir de culpabilité que l'on nomme conscience ?) ; situation et ascension sociale (la hiérarchie est-elle inhérente à la société humaine ?) ; penchants divers des hommes et des femmes pour l'amitié ou pour l'ambition (sommes-nous prisonniers, de notre sexe ?) ; racisme, xénophobie, guerre... Robert Wright analyse ces questions à la lumière de la nouvelle psychologie évolutionniste, en s'appuyant sur les récentes découvertes biologiques, sur les travaux des chercheurs en sciences sociales, des ethnologues, des anthropologues, des psychiatres et des psychologues. Ses réponses ne peuvent laisser indifférent : elles éclairent d'un jour nouveau l'essence même de la nature humaine et amènent ainsi à reconsidérer la question de l'acquis et de l'inné.

Pour ma part, j'ai trouvé cet ouvrage vraiment instructif, quand on le referme on a beaucoup appris sur la nature humaine.
Bref, un livre incontournable quand on est du genre à vouloir à tout prix comprendre la nature de l'Homme,son évolution,sa destinée...

ps: La lecture de ce livre nécessite un réel effort intellectuel et de patience ainsi je ne le recommande qu'aux plus "fanatiques" d'entre nous.
Psychologie évolutionniste 7 étoiles

Sociobiologie, psychologie évolutionniste, anthropologie darwiniste ou quel que soit le nom qu'on lui donne le moins que l'on puisse dire est que le champ d'étude auquel nous introduit ici Robert Wright est fascinant, passionnant, utile, révolutionnaire.

De quoi s'agit-il ? Tout simplement de dire que l'homme est un animal, dont les comportements sont autant le produit de sa biologie que de son environnement. Il s'agit, en bref, de la génétique s'invitant dans le domaine de la culture pour en expliquer les schémas.

On ne sera pas surpris, évidement, de voir une telle approche de la nature humaine choquer certaines idées reçues de certaines sciences sociales (le "tout culturel"), elles-mêmes ayant influencé tout un pan de la philosophie (French theory...) ! N'en déplaise à certains, donc, passons sur ces préjugés et osons en apprendre plus sur cette formidable "synthèse des connaissances", où la biologie et la génétique s'allient à l'anthropologie, la psychologie, la philosophie ou encore l'éthologie pour transformer de manière radicale le regard que l'on porte sur nous-même.

Robert Wright fait plus que de nous introduire aux travaux essentiels des pères de cette synthèse. Il interroge aussi nos préjugés, tout en mettant en garde contre le recours à la nature comme support de la morale. Status social, structures familiales, amitiés, altruisme et coopération, conflits et guerres, séduction et sexe... Toute la palette de nos comportements lui sert à peindre un tableau détaillé d'un "animal moral" décidément fascinant. Original, il se sert même de la biographie de Darwin (et de l'Angleterre victorienne comme environnement, donc) pour illustrer son propos.

Un livre riche, aussi dense et varié que les multiples champs d'études dont il dépend mais qui, au-delà d'un style un peu barbant par moment (il faut le reconnaitre !) s'avère être une lecture essentielle.

Oburoni - Waltham Cross - 41 ans - 22 avril 2012