54 x 13
de Jean-Bernard Pouy

critiqué par Julius, le 30 octobre 2005
( - 50 ans)


La note:  étoiles
pa-pa ma-man
J'y arriverai jamais ... ouh ouh ouh ouh ... trop dur ... ouh ouh ouh ouh si je m'arrête c'est la honte ! ouh ouh ça m'apprendra à pas faire de sport le reste de l'année, putain tout ce qu'il y a à monter, j'y arriverai jamais ouh ouh ouh ouh ouh je souffle comme une grosse vache, ouh ouh ouh mes jambes me brûlent, je vais m'arrêter, non je peux pas ouh ouh ouh ...
Qui ne s'est jamais retrouvé dans cette situation, sur un vélo, sur une route sinueuse qui monte, qui monte et qui monte. Le vélo, un sport de dingue ...
JB Pouy a décidé de nous conter une histoire. Une histoire de vélo, le tour de france, un coureur qui s'échappe du peloton. Forcément, c'est du Jibé, alors nous, lecteur, on y est sur le vélo, on pédale ... le texte est cadencé comme chaque coup de pédale. En danseuse, un mot par ligne.
Encore un tour de force (de france) pour l'ami Jibé ! comme j'aimerais m'asseoir avec lui à une terrasse de café, boire une bière et lui demander : "A ton avis, c'est quand que tout va péter ?"

Pour mon autre critique de Jibé, j'avais dit, ça commence comme ça. Cette fois-ci, permettez moi de vous faire, ça finit comme ça :

"Le coureur cycliste doit être d'une grande prudence.
D'une grande prudence de l'âme.
Il ne sait jamais à l'avance ce que sera une course. Ce qu'il connaît : la fameuse douleur dans les jambes et dans la poitrine en feu, il tentera de le surmonter.
Le coureur cycliste est fluide, muet, diaphane ou alors noueux et tendu. Il semble jeune, timide, souvent renfermé. Il se protège derrière un mutisme essoufflé.
Le coureur cycliste sait qu'il reste souvent un prolétaire, respectant des règles précises, faisant confiance à son entreprise et roulant pour un patron. Mais le coureur cycliste peut être un révolutionnaire. A un moment donné, imparable, il peut s'opposer à la loi et tenter de renverser les valeurs de sa petite société.
Pédale, camarade, le vieux monde est derrière toi... Car, petit à petit, il y a le réel qui te rattrape avec son cortège de souffrance,
de malheur, de petites mesquineries et de vraies embrouilles ..."

Encore une fois Jibé, merci, car la prochaine fois que je ferai du vélo dans une côte, je parcourerai et j'en suis certain, quelques dizaines de mètres en plus avant de mettre le pied à terre.