Faute de parler
de Allain Glycos

critiqué par Sahkti, le 25 octobre 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Parler à l'absente
"Ils disent que le plus dur est de ne plus te voir. Le plus dur, c’est de te voir, croire que je te vois."

Allain Glykos poursuit l'exploration des souvenirs, entamée avec avec "Parle-moi de Manolis"et "Le Silence de chacun".
Le lecteur se retrouve en compagnie d'Alexandre dont la mère vient de mourir. Une femme modeste et discrète qui a consacré toute sa vie à sa famille, aux siens, à ses six enfants. Une femme comme tant d'autres, qui aimait les chansons d'amour pleurer en silence, le feuilleton "Les Feux de l'amour" et la vie dans sa petite maison bien à eux.
Un jour, elle est partie. C'est la vie. Qui doit continuer. Le père se renferme dans le silence, il entretient le culte de l'absence à coups de lèvres désespérément fermée. le fils, lui, a envie de parler, de crier, de raconter. Les regrets l'assaillent, les projets inaboutis, le manque se fait cruel. Alors il nous parle d'elle avec tendresse et sensibilité. Il rend vie à sa mère en la glissant dans chacune de ses pensées.

Une belle écriture, émouvante, touchante, pour nous parler du manque et de l'absence. De l'amour aussi. Thème classique que celui du deuil, de la mort, de la disparition. Allain Glykos apporte sa pierre toute personnelle à l'édifice, d'une manière grave et posée. Ce texte m'a émue, j'y ai retrouvé de nombreuses émotions trop bien connues et rendues de manière poignante et réaliste à travers ces lignes.