Le grand n'importe quoi de J. M. Erre

Le grand n'importe quoi de J. M. Erre

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Ludmilla, le 21 octobre 2016 (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 68 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 602ème position).
Visites : 5 718 

Hommage à la littérature (SF mais pas seulement)

Autant « Le mystère Sherlock » m’avait déçue, autant j’ai aimé « Le grand n’importe quoi ». Comment décrire ce livre complètement farfelu (et très drôle) ?
Samedi 7 juin 2042 20h42 dans l’improbable village de Gourdiflot-leBombé,
- une fête d’anniversaire, soirée costumée avec culturistes
- une soucoupe volante
- un réfugié monégasque (déguisé en SpiderMan)
- des auteurs (ratés) de science-fiction
- Le dernier Bistrot avant la fin du monde
- J-Bob (ou Jean-Robert Rajonarimampianina), « un des premiers malgaches dépêchés en France après la révolution énergétique de 2026 »
- Des Homonymes Anonymes
- Le chat de Schrödinger
- Etc, etc..

« Le grand n’importe quoi » raconte vraiment une histoire avec tous ces éléments disparates (et quelques autres, je ne vais pas tout vous dire)
Enfin un livre qui fait rire et sourire. J’ai beaucoup aimé (et beaucoup ri).
Seul défaut, ça se termine trop vite, j’aurais dû le faire durer.

« Inquiet de nature et n'accordant qu'une confiance limitée à ses capacités physiques, Arthur faisait partie de ces gens qui n'aiment pas déambuler seuls en pleine nuit dans un village envahi par des extraterrestres. »

« Pendant près de quarante ans, le professeur Poyotte avait été l'un de ces inlassables chercheurs qui ont à coeur de rester fidèle à l'étymologie de leur activité en cherchant sans jamais, au grand jamais, trouver quoi que ce soit. »

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Foutraque et déjanté

6 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 48 ans) - 4 septembre 2019

Attendez-vous à passer effectivement un moment foutraque, déjanté, dans ce Grand n’importe quoi qui surfe sur les codes de la science-fiction humoristique et franchouillarde, avec de nombreuses et célèbres références, comme il a déjà été mentionné ! Bien moins littérairement abouti que par exemple Booming de Mika Biermann (mais aussi nettement plus facile à lire) qui tord le cou lui aussi à la réalité, le Grand n’importe quoi est surtout pour moi une plaisante « pochade », comme le dit très justement Tistou.

Malgré tout, sous ses airs de comédie en vrac, Jean-Marcel Erre profite habilement de son récit farfelu pour interroger le sens de la vie et pour porter un toast à la fiction et à la littérature !

Effectivement … Pastiche

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 22 juillet 2019

Pastiche de Science-Fiction. Pastiche 51, dirait J.M. Erre, qui n’hésite pas un instant quand il y a un mot à faire (d’ailleurs celui-là, il le fait dans le roman …) …
2042. Un bled qui en impose ; Gourdiflot-le-Bombé. Alain Delon, Marie-Line Monreau, Michaël-Jacques Saône, … On se voit plutôt du côté de « La soupe aux choux » ou de « Clochemerle » que du « Meilleur des Mondes », Gabriel Chevallier plutôt qu’Aldous Huxley. La lecture confirme cette impression avec une volonté de fou furieux de ne pas faire crédible, de faire drôle à tout prix, même au prix de la cohérence.

»Tout avait commencé, au soir du samedi 7 juin 2042, quand Arthur K. avait vomi sur sa fiancée. Ce n’était pas le geste le plus chevaleresque de son existence, ni la phrase la plus élégante pour commencer une histoire, mais c’était la vérité. C’est là que tout avait commencé, et personne n’aurait pu se douter des invraisemblables conséquences qu’allait entraîner cette regrettable régurgitation.
Ce soir-là, Arthur et Framboise se rendaient à l’une de ces étranges soirées que les adultes organisent pour faire le plein d’objets qu’ils refourgueront à Noël : un anniversaire.
…/…
C’est donc déguisé en Spider-Man qu’Arthur prit place dans la voiture à côté de Framboise habillée en Petit Chaperon rouge sexy. »


Arthur est donc notre héros, plutôt malheureux en amour avec sa Framboise, qui ne le prend pas au sérieux et qui l’emmène avec elle à l’anniversaire de Patrick, son professeur de salle de sport, culturiste et accessoirement son amant, déguisé en Spider-Man. Où ça ? A Gourdiflot-le Bombé, bien sûr ! Il va rapidement y vivre un enfer (drôlatique l’enfer, rassurez-vous), perdu et pourchassé de nuit dans les rues sombres de Gourdiflot-le-Bombé, costumé en Spider-Man et sans argent ou moyen de communication (oui, un costume de Spider-Man n’a pas de poches).
La suite est une succession de pochades sans queues ni têtes, qui font sourire mais qui – je dois l’avouer – pour ma part ne me laissent pas grand souvenir.
Pas une lecture désagréable mais rien d’important non plus …

Pas si loufoque que ça !

8 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 18 mai 2019

Jean-Marcel Erre (1971- ) est un écrivain français.
Ses romans, au rythme soutenu et à l'humour frisant l'absurde, sont une curiosité dans le paysage littéraire français.
"Le Grand N’importe quoi" parait en 2016 (Buchet-Chastel)

"Tout avait commencé, au soir du samedi 7 juin 2042, quand Arthur K. avait vomi sur sa fiancée.
Après avoir déambulé dans un village perdu en costume d'homme-araignée, il avait rencontré des extraterrestres qui avaient enlevé Alain Delon, il avait failli se faire exorciser par une vieille folle avant de s'habiller en prêtre pour prendre en stop sur son vélo la maire du village aux mains baladeuses. Pour couronner le tout, il était poursuivi par des culturistes costumés et courait le risque à tout moment de se prendre un coup de fusil. Arthur en tira une conclusion adressée à la cantonade dans les rues désertes: Mesdames, messieurs, nous nageons en plein grotesque."

Extrait qui pourrait résumer le roman si nous en abandonnions la lecture à la page 50.
C'est bien ce que j'ai failli faire, désabusé, consterné par tant de loufoqueries vides de sens.
Et, j'aurais fait là une terrible erreur.
J.M Erre passe rapidement la surmultipliée et fait alterner loufoque/humour scabreux avec du SENS.
Le sens de la vie, le poids de la littérature, l'intérêt de nos vies humaines, la prédestination.
Autant de thèmes "insérés" dans des tonnes de gags plus ou moins drôles.
J'avoue avoir été bluffé par ce court roman qui a bien failli me tomber des mains mais qui a trouvé un incroyable second souffle pour s'achever en apothéose.
Chapeau bas Mr J.M Erre !

Soupe aux choux ?

9 étoiles

Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 40 ans) - 25 octobre 2016

Le titre est particulièrement bien choisi ! C'est vraiment le grand n'importe quoi ! Un moment de grande rigolade assurée !
Samedi 7 juin, 20h42. Arthur K., écrivain de science-fiction non reconnu, ne sait pas que sa vie va changer quand il se rend avec son amie Framboise, à une soirée déguisée dans le petit village de Gourdiflot-le-Bombé. La fête commence mal : il se fait mettre dehors après avoir vomi sur sa fiancée. C'est cet acte qui va en entrainer une multitude d'autres…
J'avais lu le mystère Sherlock du même auteur l'an dernier et j'avais déjà apprécié la plume de l'auteur qui manie parfaitement l'humour et la progression de l'histoire avec une enquête en fond. Dans le grand n'importe quoi, c'est un peu la même chose, de l'humour, bien sûr mais aussi un mystère : que se passe-t-il dans ce trou perdu de Gourdiflot-le-Bombé* ? il y a des extraterrestres, des habitants un peu étranges, des Homonymes Anonymes… Un joyeux bazar qui donne un grand n'importe quoi.
J. M. Erre en profite pour se moquer de la présence toujours plus importante de la publicité à la télévision, des mystères de l'administration et de ses multiples redirections. Mais le top : Madagascar qui domine le monde, j'adore ! J'ai aimé aussi les petits clins d'oeil aux classiques de la science-fiction (Le guide du voyageur galactique par exemple).
L'auteur trimbale son lecteur dans tous les sens, on ne sait plus où donner de la tête. La fin m'a un peu étonnée mais elle est dans la lignée du roman. (Ce livre m'a un peu fait penser à Dévoiler le texte masqué pour ceux qui connaissent…) Il faut absolument que je relise cet auteur, j'adore son humour et ses histoires tordues. Une lecture à la croisée des genres !
*j'ai vérifié il n'y a pas de village se nommant Gourdiflot-le-Bombé (ouf, personne n'est vexé !). Sans doute une référence à La soupe aux choux où l'action se situe dans le hameau de Gourdiflot !

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