Hiram33

avatar 01/04/2012 @ 15:19:43
J'ai écrit un résumé critique du contrat social sur mon blog pour ceux que ça intéresse http://humanisme.canalblog.com

Saint Jean-Baptiste 05/04/2012 @ 17:11:11

... il n'est pas inutile de s'interroger sur la nature de l'homme. Etre bon ne veut pas dire angélique! Ca n'aurait pas de sens ! (...) la pensée de Rousseau est en dehors de la religion ...

si on veut juger des hommes (par des tribunaux) il est important d'essayer de rechercher ce qu'il y a ou a eu de bon en lui ou ce qui l'a rendu mauvais (...)

Mais la tendance est bien à la justice expéditive, à la rafle au faciès, à la condamnation sans comprendre puisque l'on tire à vue ou même de près
L'affaire Mehra en est pourtant un bel exemple! Cet homme était-il bon au départ?



Depuis les origines, toutes les cultures ont fait le même constat : l’homme est mauvais par nature. Culture et religion vont toujours de paire. Toutes les religions ont cherché l’explication.
La religion Judéo-Chrétienne a expliqué la naissance du mal dans le monde sous forme du récit mythique des anges rebelles. On retrouve ce même récit, sous d’autres formes, dans toutes les religions.
Toutes les religions expliquent aussi, par des récits mythiques, comment le mal s’est transmis à l’homme. Dans la Bible c’est le récit de la Genèse. Dans les autres religions c’est souvent un dieu maléfique qui a donné à l’homme le pouvoir de faire le mal.


Mais la tendance actuelle est de trouver que l’homme est bon. Du moins sous nos latitudes et par la grâce de nos nouveaux philosophes matérialistes et résolument anti-religieux.
Ils ont déclaré que l’homme n’était que matière et ils en arrivent à dire que la conscience du bien et du mal n’est que l’agencement de réactions électro-chimiques dans le cerveau.
Finalement pour eux, le mal n’existe pas : c’était une invention des religieux pour culpabiliser les braves gens et les inciter à faire pénitence.

Donc, pour eux, la première chose à faire est de supprimer la religion. C’est chose faite ! Il ne reste plus que quelques irréductibles en voie de disparition.
La seconde chose à faire est de déculpabiliser les gens. Déjà nos psychologues nous ont dit que si nous faisions le mal ce n’était pas de notre faute ! C’est la faute à notre éducation, à nos parents, à nos enseignants, à la société… à n’importe qui, mais pas à nous.
Il reste à accomplir le dernier pas : prouver que le mal n’existe pas, on y arrive : la science va bientôt trouver que le mal n’est qu’un court-circuit dans nos neurones.


Ce jour là, on dira qu’on n’aurait pas dû tuer le gentil Mehra. On aurait dû le laisser tuer les policiers qui l’empêchaient de tuer des petites filles. Il aurait fallu l’amadouer, le cajoler, lui donner un peu d’amour et beaucoup de bisous… Le pauvre petit n’a rien fait de mal, puisque le mal n’existe pas.
Aujourd’hui, on dit qu’il est victime de son éducation et de la société, demain on dira qu’il était victime d’un disfonctionnement de son cerveau…

Allons, ne boudons pas notre plaisir, nos nouveaux philosophes nous préparent un monde meilleur… Bientôt, le mal n’existera plus.

Feint

avatar 05/04/2012 @ 17:36:50
Mais la tendance actuelle est de trouver que l’homme est bon. Du moins sous nos latitudes et par la grâce de nos nouveaux philosophes matérialistes et résolument anti-religieux.
Je suis sûr que Rousseau serait enchanté de se faire encore traiter de nouveau philosophe si longtemps après sa mort. ("Matérialiste", je ne sais pas.)

Saint Jean-Baptiste 05/04/2012 @ 21:20:48
si longtemps après sa mort...

Si longtemps… ? Mouais, je ne sais pas, si je compte bien il aurait pu être mon arrière-arrière-grand-père, alors, c’est pas si vieux que ça quand-même...
;-))

Pieronnelle

avatar 06/04/2012 @ 00:51:18
Non non SJB, la tendance actuelle est de trouver que l'homme est mauvais et que c'est comme ça on n'y peut rien! Ca évite de se poser des questions et comme ça la justice est plus rapide! Et puis il est même tellement mauvais que les prisons n'arrivent pas à le corriger, c'est dire! D'ailleurs il faudrait peut-être même supprimer les prisons car il faut être maso pour garder aux frais de la société de tels repaires du mal! En tout cas il y a bien une chose de certaine c'est que la religion n'a pas rendu l'homme bon malgré son péché originel qui est là, gravé, comme une tache dans son cerveau. Elle ressemble à un cancer cette tache, un lent très lent cancer qui a condamné l'homme à croire qu'il n'est pas bon!
Dans ce monde de mal je me demande bien où il peut y avoir une toute toute petite parcelle d'espoir!!

Oburoni
avatar 06/04/2012 @ 10:34:34
Il y a plusieurs choses à dire :

1- S'il y a une quelconque "tendance actuelle" à trouver elle est de dire que l'homme n'est ni bon ni mauvais, il est un produit de la nature et que, dans la nature, les notions de bien et de mal n'ont pas de sens/n'existent pas.

2- Si, d'un point de vue purement évolutionniste parler de bien et de mal n'a pas de sens en aucun cas cela signifie qu'il n'y a pas une conscience régissant nos comportements.

3- Nos comportements sont le produits d'une évolution de plusieurs millions d'années, les comprendre c'est avant tout chercher à comprendre cette évolution = la génétique qu'elle implique, dont la conscience n'est qu'une conséquence (nous ne sommes pas les seuls à la posséder).

4- Puisque, génétiquement, nous sommes des grands singes (partageant par exemple 98% de nos gènes avec les chimpanzées) et que nous avons un ancêtre en commun avec les autres grands singes, alors aller à la source du pourquoi de ces comportements et de leurs évolutions passe par l'étude, entre autre, de ces autres primates. C'est le sujet passionnant de la psychologie évolutionniste que les philosophes modernes -ouh les vilains !- prennent en compte (ainsi que l'anthropologie, la génétique, les neurosciences etc.).

5- Si tant est que l'on puisse expliquer cet état de nature en AUCUN CAS il ne s'agit de le justifier moralement, encore moins de s'y réferer pour de quelconques décisions politiques ou juridiques. Nous ne sommes plus des petits groupes de primates vivant dans la savanne, se servir de telles psychologies pour justifier nos comportements actuels (alors que le but est juste de les comprendre) est l'erreur que font tous ceux qui se servent de l'état de nature comme pilier à leurs politiques (ce que Rousseau, malgré lui, porte en germe) : du fascisme au communisme en passant par l'ultra-libéralisme.

6- Parler de bien et de mal dans la nature n'a certes pas de sens, cela ne veut pas dire que le bien et le mal n'exsitent pas tels que conçu culturellement. Seulement tout n'est pas aussi manichéen que les religions veulent nous l'imposer (les philosophes parlent de "zeitgeist").

Pieronnelle

avatar 06/04/2012 @ 11:28:45
Je suis d'accord Oburoni. L'association de l'anthropologie, la philosophie et la science est le trio necessaire pour comprendre l'homme. Cette notion de bien et de mal est très équivoque car elle nous a été imposée par la morale des religions. Quand je pense que l'homme au départ peut-être "bon" je veux simplement dire, en utilisant bien sûr des termes faussés, qu'il n'a pas vocation à être "mauvais". Malheureusement c'est la seule chose qui est ressortie de l'évolution culturelle de nos civilisations, la notion de bien et de mal. Si on croit que l'homme a la faculté de se corriger c'est bien parce qu'il a en lui des facteurs qui lui permetteront de le faire sinon il est condamné. D'autre part beaucoup de tribus ayant gardé leur traditions naturelles démontrent bien qu'on n'est pas obligé de s'étriper gratuitement. Les réactions agressives sont souvent dues à une question de survie. C'est bien l'organisation de nos sociétés qui pose problème et c'est pourquoi je rejoins la pensée de Rousseau (l'exemple de ces tribus du Paraguay qui ont construit un type de société que l'église s'est empressée de détruire...).

Saint Jean-Baptiste 06/04/2012 @ 22:47:28
Il y a plusieurs choses à dire :

1- S'il y a une quelconque "tendance actuelle" à trouver elle est de dire que l'homme n'est ni bon ni mauvais, il est un produit de la nature et que, dans la nature, les notions de bien et de mal n'ont pas de sens/n'existent pas.

2- Si, d'un point de vue purement évolutionniste parler de bien et de mal n'a pas de sens en aucun cas cela signifie qu'il n'y a pas une conscience régissant nos comportements.

3- Nos comportements sont le produits d'une évolution de plusieurs millions d'années, les comprendre c'est avant tout chercher à comprendre cette évolution = la génétique qu'elle implique, dont la conscience n'est qu'une conséquence (nous ne sommes pas les seuls à la posséder).

4- Puisque, génétiquement, nous sommes des grands singes (partageant par exemple 98% de nos gènes avec les chimpanzées) et que nous avons un ancêtre en commun avec les autres grands singes, alors aller à la source du pourquoi de ces comportements et de leurs évolutions passe par l'étude, entre autre, de ces autres primates. C'est le sujet passionnant de la psychologie évolutionniste que les philosophes modernes -ouh les vilains !- prennent en compte (ainsi que l'anthropologie, la génétique, les neurosciences etc.).

5- Si tant est que l'on puisse expliquer cet état de nature en AUCUN CAS il ne s'agit de le justifier moralement, encore moins de s'y réferer pour de quelconques décisions politiques ou juridiques. Nous ne sommes plus des petits groupes de primates vivant dans la savanne, se servir de telles psychologies pour justifier nos comportements actuels (alors que le but est juste de les comprendre) est l'erreur que font tous ceux qui se servent de l'état de nature comme pilier à leurs politiques (ce que Rousseau, malgré lui, porte en germe) : du fascisme au communisme en passant par l'ultra-libéralisme.

6- Parler de bien et de mal dans la nature n'a certes pas de sens, cela ne veut pas dire que le bien et le mal n'exsitent pas tels que conçu culturellement. Seulement tout n'est pas aussi manichéen que les religions veulent nous l'imposer (les philosophes parlent de "zeitgeist").

Oburoni, je me demande si nous serons un jour d’accord mais ton point de vue de matérialiste athée m’intéresse toujours.

Maintenant, je vais faire de mon mieux pour te convaincre que tu as tort. ;-))

1 – Dans la nature le bien et le mal n’existe pas, c’est une évidence. L’homme est un produit de la nature, puisqu’il est une espèce animale, mais il lui est arrivé quelque chose qui n’est arrivé qu’à lui dans la création : il a reçu une conscience du bien et du mal. C’est même à ce moment-là qu’il est passé du stade animal au stade humain.

2 – D’accord, la conscience n’est pas dans le processus évolutionniste ; elle commande nos comportements vis-à-vis des autres et vis-à-vis de nous mêmes. Autrement dit, la conscience nous donne la liberté de nos choix, elle nous libère de notre soumission à l’instinct.

3 – Alors là, je ne suis pas d’accord : nos comportements sociaux sont conditionnés par notre culture mais aucune culture ne met en nous, l’orgueil, la cupidité, la paresse, la luxure, etc… ni la bonté, l’honnêteté, le besoin de justice... Ce sont des concepts que l’homme possède depuis qu’il a quitté le stade animal, c’est-à-dire depuis qu’il a une conscience du bien et du mal et cette conscience n’est pas une conséquence d’une évolution génétique.
C’est tout ce qui fait la différence entre une conception matérialiste de l’homme et la conception de l’homme créature religieuse.

4 – Parfaitement d’accord, ces études sont très intéressantes, elles donnent un éclairage nouveau sur le comportement social de l’homme. Mais elles ne doivent pas avoir pour but d’expliquer la condition humaine sinon elles ne sont plus objectives.

5 – Là, tout à fait d’accord, ces études aident à comprendre la vie en société mais jamais elles ne peuvent jamais justifier une politique ou une idéologie. Ce que Rousseau porte en germe ? Je dirais plutôt ce que ses disciples en ont fait.

6 – Le bien et le mal n’existent que dans la conscience de l’homme et, de nouveau, ce n’est culturel que pour l’athée. Pour le croyant, c’est le Créateur qui l’a voulu.
La religion chrétienne n’impose rien du tout en fait de morale, elle propose, elle conseille, elle montre la voie. Rien de plus. (Ce n’est pas le cas pour l’Islam, par exemple, ni pour certaines autres religions).
En recevant une conscience, l’homme a reçu la liberté et il est le seul être de la création qui soit maître de son destin.

Voilà, Oburoni, je t’ai convaincu ?

Saule

avatar 07/04/2012 @ 09:46:21

3 – Alors là, je ne suis pas d’accord : nos comportements sociaux sont conditionnés par notre culture mais aucune culture ne met en nous, l’orgueil, la cupidité, la paresse, la luxure, etc… ni la bonté, l’honnêteté, le besoin de justice... Ce sont des concepts que l’homme possède depuis qu’il a quitté le stade animal, c’est-à-dire depuis qu’il a une conscience du bien et du mal et cette conscience n’est pas une conséquence d’une évolution génétique.
C’est tout ce qui fait la différence entre une conception matérialiste de l’homme et la conception de l’homme créature religieuse.

Je crois que la culture détermine fortement notre manière d'agir et de vivre avec les autres. Dans notre culture capitalistique, certains diront qu'on favorise l'esprit d'entreprise et de saine compétition tandis que d'autres diront qu'on favorise la cupidité et l'égoïsme. Mais quoiqu'il en soit, c'est culturel. C'est notre culture capitalistique qui induit ces comportements. L'homme n'est pas naturellement mauvais ou égoïste. C'est le produit d'une culture.

Le mal, c'est un concept philosophique avant tout. Pour le croyant, le mal pré-existe à la création, sans qu'il n'y ait la moindre explication. C'est une aporie, c-à-d quelque chose devant laquelle la raison bloque. Le chrétien donne du sens au mal avec l'incarnation, car Jésus a souffert pour nous, pour que nous soyons accompagné dans notre souffrance. Mais bien sur, cela ne pourra consoler que les croyants !

Les autres resteront avec le concept philosophique. Mais en aucun cas on ne peut balayer la question sous le tapis.

Oburoni
avatar 07/04/2012 @ 10:07:24

Voilà, Oburoni, je t’ai convaincu ?


Bien sûr que non ! ;-)

La culture étant une conséquence de notre évolution je vois les notions de "bien" et de "mal" comme se référant avant tout à ce qui est nécéssaire ou menace la survie du groupe. Plus le groupe évoluent et plus ces notions évoluent.

Je comprends ce que tu veux dire avec le libre-arbitre et Dieu, seulement le libre-arbitre à ses limites et, comme le souligne justement Saule, d'un point de vue spirituel/religieux la notion de "mal" pose plus de problèmes qu'elle n'en résoud...

Radetsky 07/04/2012 @ 11:01:52

La culture étant une conséquence de notre évolution je vois les notions de "bien" et de "mal" comme se référant avant tout à ce qui est nécéssaire ou menace la survie du groupe. Plus le groupe évolue et plus ces notions évoluent.

D'un point de vue général, vouloir supprimer le mal est une absurdité, le bien ne se définissant (et réciproquement) que par son contraire. Une bonne approximation est celle que tu cites et qui n'a pas si mal fonctionné jusqu'à ce que la puissance des outils matériels et théoriques ne vienne décupler les dommages concomitants.
On peut tendre à le diminuer, quant à l'éliminer, non. Chaque "bien" ou supposé tel engendrant automatiquement son ou ses effets contraires. Pareil pour la vie ou la mort, la valeur de la première ne résisterait pas à la disparition de la seconde. Et ça ne concerne pas que l'homme ou même le monde vivant. Vie et mort, sont inhérents à la matière tout court. La "vie éternelle" est une idiotie (du grec idios = singularité) qui ne peut pas avoir de sens dans le monde concret. Maintenant, si on creuse la théorie des cordes et ses 11 dimensions possibles, je ne réponds plus de rien.... "dieu" n'est sans doute pas là où les croyants l'attendent.

Saint Jean-Baptiste 07/04/2012 @ 12:14:06
Cette notion de bien et de mal est très équivoque car elle nous a été imposée par la morale des religions. (...)
Malheureusement c'est la seule chose qui est ressortie de l'évolution culturelle de nos civilisations, la notion de bien et de mal.


À mon avis, Pieronnelle, le bien et le mal ne nous a pas été imposé par la morale des religions et ce n’est pas non plus la seule chose qui est ressortie de l’évolution culturelle de nos civilisations.

C’est beaucoup plus simple que ça. Le bien et le mal font partie de la condition humaine.
L’homme a reçu une conscience qui lui permet de connaître ce qui est bien et ce qui est mal.
Ça veut dire qu’il a reçut la liberté de choisir entre le bien et le mal.
Mais cette liberté est un poids beaucoup trop lourd pour le commun des mortels.
Il faut relire « Le Grand Inquisiteur » de Dostoïevski, il explique ça très bien.
Heureusement, l’humanité a le secours des religions, c’est-à-dire du lien qui la relie à la divinité.

La morale, c’est-à-dire le bien, n’est pas imposée par les religions. Elle existe depuis toujours.
Des siècles avant Jésus-Christ, des sages dans toutes les cultures avaient défini la même morale que Jésus. Mais on n’est pas obligé d’écouter les sages. Pour les chrétiens c’est différent : cette morale est celle voulue par Dieu, puisque Jésus était Dieu.

L’Église a pour mission de faire connaître cette morale dans le monde. Mais elle ne l’impose pas ; elle indique seulement le chemin à suivre si l’humanité veut vivre dans la fraternité, la paix et la justice.
Après ça, chacun reste libre devant sa conscience de faire le bien ou de faire le mal.
.
Tout ça, je crois je l’avais déjà dit mais, si on ne peut plus répéter ce qui a déjà été dit cent fois sur le site, on pourrait arrêter les forum…

Débézed

avatar 07/04/2012 @ 12:23:09

D'un point de vue général, vouloir supprimer le mal est une absurdité, le bien ne se définissant (et réciproquement) que par son contraire. Une bonne approximation est celle que tu cites et qui n'a pas si mal fonctionné jusqu'à ce que la puissance des outils matériels et théoriques ne vienne décupler les dommages concomitants.


Evidemment, le bien sans le mal n'existe pas et le meilleur n'est possible que parce que le mal suscite à faire plus encore plus le bien.

Débézed

avatar 07/04/2012 @ 12:25:59

À mon avis, Pieronnelle, le bien et le mal ne nous a pas été imposé par la morale des religions et ce n’est pas non plus la seule chose qui est ressortie de l’évolution culturelle de nos civilisations.



Le bien et le mal ont existé avant les religions et toutes les autres inventions humaines c'est seulement la définition de ces deux notions qui peut changer en fonction de la culture, de la religion, du milieu naturel, du contexte culturel, etc...

Pieronnelle

avatar 07/04/2012 @ 13:09:16
SJB : La morale personnelle est bien ce vers quoi on doit tendre puisque effectivement ce qu'on appelle bien et mal cohabitent; mais en partant du postulat que l'homme au départ est mauvais il me parait absurde de penser qu'il peut devenir bon. Alors que le contraire est possible. Je ne comprends pas SJB que tu puisses penser que l'homme peut s'améliorer s'il n'a pas en lui une "origine" au départ bonne. Je ne dis pas qu'il peut rester obligatoirement bon même dans une société idéale, je suis complètement d'accord avec la théorie des contraires, d'ailleurs elle existe presque pour tout, bonheur/malheur etc...Cette "conscience" qui est le point d'interrogation chez l'homme et qui en fait sa richesse est effectivement là pour lui permettre d'équilibrer les choses. Ce que je reproche à la religion (et n'y voit pas de polémique) c'est de n'avoir donné aucun outils pour devenir meilleur ou essayer de combattre ce qu'on appelle mal. Elle a seulement culpabilisé l'homme (comme on peut culpabiliser un enfant au départ en lui disant qu'il est mauvais s'il a fait quelque chose de mal). Les anciens avaient une réflexion philosophique, cette reflexion a été dénaturée par la religion (les principales) en encadrant finalement la notion de spiritualité au lieu de la laisser ouverte. Elle a mortifié l'homme, ne lui a pas laissé le libre choix comme tu le dis puisque cette notion de péché lui colle à la peau sans pourtant le rendre meilleur. Bien sûr la religion n'est pas que ça, le but au départ était sûrement louable et il y a eu de grands hommes (pas des dieux!) qui ont voulu lui redonner son véritable but (moi aussi je radote:-)). Mais comme l'a dit Oburoni l'homme est fascinant et je crois qu'il faut d'abord croire en lui. L'organisation des sociétés est semée de règles qui ne tiennent pas assez compte de lui mais seulement se servent de lui, le déresponsabilisent créant une usine à gaz qui est à la limite d'exploser.

Hiram33

avatar 07/04/2012 @ 14:47:34
"Ce jour là, on dira qu’on n’aurait pas dû tuer le gentil Mehra. On aurait dû le laisser tuer les policiers qui l’empêchaient de tuer des petites filles. Il aurait fallu l’amadouer, le cajoler, lui donner un peu d’amour et beaucoup de bisous… Le pauvre petit n’a rien fait de mal, puisque le mal n’existe pas. "

Pourquoi ironiser sur les opposants à la peine de mort ? Il me semblait que le pape y était opposé ? Surtout que celle-là a été pratiquée sans procès.

Hiram33

avatar 07/04/2012 @ 14:51:06
"La religion chrétienne n’impose rien du tout en fait de morale, elle propose, elle conseille, elle montre la voie."

La religion catholique propose ou impose-t-elle sa morale concernant l'IVG et le port du préservatif pour enrayer le SIDA ?

Saint Jean-Baptiste 08/04/2012 @ 11:22:01
Je comprends très bien ce que tu dis, Pieronnelle, et tu as raison : il a existé un postulat dans l’Église qui disait que l’homme était mauvais au départ. C’est le péché originel, inventé par saint Augustin.
Pour faire court, saint Augustin était un grand pécheur mais son grand orgueil l’empêchait de voir ses faiblesses alors il a inventé le péché originel.

Personnellement, j’ai toujours pensé que c’était faux. Je ne suis pas théologien, loin s’en faut mais, j’ai toujours constaté que quand les théologiens parlaient du mal ils disaient des sottises.
Pour moi l’homme n’est ni bon ni mauvais, il est libre.
Mais sa liberté est un fardeau ; aussi, a-t-il besoin de se soumettre à un règlement parce que c’est plus simple : il lui suffit d’obéir, il ne doit plus choisir.
Je crois que l’Église a imposé un règlement pour simplifier la vie des gens.


Ce qui pousse des gens comme Mehra à s’embrigader dans des armées de terroristes, c’est que là, ils sont pris en main, on leur apprend un règlement, on leur donne des ordres, ils n’ont plus qu’à obéïr.
Quand on juge un soldat, il dit toujours : j’avais reçu des ordres, point ! Le bon soldat ne réfléchit pas.
Dans l’Islam, on obéit à un règlement et on est sauvé, on désobéit, et on est damné. Il n’y a pas de place pour la conscience individuelle.
L’Église catho a parfois la tentation de faire la même chose et je crois que c’est dans une bonne intention. Mais ce n’est pas son rôle. Son rôle est « d’annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations », c’est-à-dire enseigner la religion et laisser chacun devant sa conscience.


Pour moi, personnellement, les choses sont très simples : quand je suis au bistrot, j’ai un bon ange, habillé tout en blanc, qui me dit : allez, tu as assez bu, il est temps que tu rentres chez toi ! Et un ange du mal, habillé tout en noir, qui me dit : bah ! on s’amuse bien ici, prend encore un p’tit verre, c’est si bon, ‘y a rien qui presse… (Mais je ne vois pas pourquoi je raconte ça, ça ne peut intéresser personne)
;-))

Sur ces belles paroles, je vais chercher les œufs que les cloches ont ramenés de Rome et ont jetés dans le jardin ; les cocognes, comme on dit chez nous… et je souhaite à tous les CLiens une bonne et sainte Pâques.
;-))

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