AmauryWatremez

avatar 08/11/2011 @ 08:56:34
Ok, ça reste au niveau du bac à sable...

Hiram33

avatar 08/11/2011 @ 15:02:48
J'ai lu le roman de Desproges "Des femmes qui tombent" que j'ai beaucoup aimé pour son aspect surréaliste comme le bonhomme. Quand j'étais petit j'adorais "La minute nécessaire de M. Cyclopède". Desproges se faisait insulter car beaucoup de gens n'aimaient pas cette "minute" et ne la comprenaient pas. La meilleure c'est celle ou la Vénus de Milo rencontre le Petit Prince qui lui dit "dessine-moi un mouton" et elle de lui répondre : "Petit con !".

Les chroniques de la haine ordinaire c'était du tout bon aussi. Desproges se vengeait un peu de Jacques Martin qui l'avait censuré dans le Petit Rapporteur. Il disait qu'il ne passerait pas l'hiver. Hélas, Desproges est parti bien avant lui. Il a inspiré bien du monde comme Mezrahi qui a pompé l'idée de l'interview farfelue. On se souvient tous de Desproges interviewant Françoise Sagan en racontant sa vie, son beau-frère, tout ça. Depsroges osait tout car il le pouvait son sketch sur l'épicier arabe vaut plus que tous les discours de SOS Racisme. Son sketch sur les Juifs était osé mais seul Desproges pouvait se le permette car il n'y avait pas d'ambiguïté possible. Pas sûr qu'aujourd'hui il pourrait à cause de la remontée de l'antisémitisme. Il le ferait peut-être mais différemment. Je n'oublie pas qu'il avait recadré Siné dans le Tribunal des flagrants délires et j'étais bien d'accord avec lui. L'humour sur les Juifs de la part de Siné étant, à mon sens, beaucoup plus ambigu que celui de Desproges.

Ce que j'aime aussi chez Desproges c'est sa haine du foot. J'imagine qu'il aurait été le seul à nous défendre contre ce fléau pendant la victoire de ces cons-là en 1998 (avec Charlie Hebdo). Certains l'ont catalogué "anarchiste de droite" mais cette catégorie a été inventée par un type qui voulait polir les statues de mecs d'extrême-droite comme Céline, Rebatet, Drumont donc non Desproges ne pouvait être anarchiste de droite.

Hiram33

avatar 08/11/2011 @ 15:24:22
Pourquoi aimer Desproges ? Parce que son humour était lettré. Il était très intelligent et savait brocarder les médiocres sans employer la vulgarité d'un Bigard ou d'un Gerra. Et pourtant il n'était pas vaniteux. Il était même attendrissant quand il avouait voir pleuré comme un gamin à la mort de Brassens (alors qu'à la mort de Tino Rossi il avait repris deux fois des moules !). Son réquisitoire contre Le Pen était courageux car il l'avait recadré bien en face. Qui oserait tenir tête à Sarkozy aujourd'hui en lui parlant en face ? Les humoristes se contentent de lire le sketch à l'antenne et de fuir quand l'invité politique arrive, facile non ? Je suis d'accord pour dire qu'il faut arrêter d'espérer le retour de Desproges, Coluche... pour nous défendre car on peut se défendre nous-mêmes par les blogs, les forums, etc... Et puis des râleurs il y en a encore comme Jean-Louis Murat par exemple.

DE GOUGE
avatar 08/11/2011 @ 20:08:27
J'ai lu "Des femmes qui tombent" dont j'ai fait une critique, hyper positive, j'ai tous ses CD et son (hélas unique spectacle), par contre, je n'ai pas lu le livre dont tu parles.
Pensant bien connaître, malgré tout Desproges, je ne suis pas certaine que ta façon de te comporter dans ce forum emporterait son adhésion : je te propose de te relire en imaginant que c'est Desproges qui lit ......
Ca peut être une expérience intéressante pour toi !

AmauryWatremez

avatar 09/11/2011 @ 15:23:38
Merci Hiram pour vos commentaires..;
A De Gouge,
Chère amie, j'aime bien le genre donneuse de leçons mais à petite dose. Sinon, comme Desproges le disait lui-même je ne tutoie les gens avec qui j'ai déjà baisé.

AmauryWatremez

avatar 09/11/2011 @ 15:28:07
Un petit com sur "les flagrants délires"
L'émission a d'abord été créée à la radio en 1980 par Claude Villers qui désirait qu'elle se passe devant un public avec un certain décorum afin de créer une ambiance particulière. Elle s'est terminée plus ou moins à cause de la brouille entre Villers et Desproges pour une question de droits, Eva Darlan prenant la suite comme procureur (-reuse ? -reure ? -ratrice ? -rationniste ?) On s'aperçoit en regardant le dévédé que cette émission serait maintenant impossible à causes de nombreuses plaisanteries qui ne passeraient plus, que l'on soit d'un bord ou de l'autre (dont la réflexion de Desproges quand il voit arriver Laurent Voulzy à la barre, faussement scandalisé : « Mais, monsieur le président, le témoin n'est pas blanc ! »). On se dit que notre époque manque d'humour et de second degré croyant qu'il suffit de dire « bite » ou « couilles », ou de montrer son cul à tous les passants pour passer pour un rigolo drôledement transgressif.

Des « Flagrants Délire »s, on retient surtout les réquisitoires de Desproges, la plupart très bons, en oubliant que Luis Rego était parfois tout aussi talentueux. Sur une suggestion de Claude Berri, l'émission fût filmée à l'occasion du jugement de trois accusés célèbres, Carmet (il semble que ce soit pour un pilote d'émission), Le Pen, et PPDA qui venait en tant que néo-romantique présenter son roman « les enfants de l'aube », involontairement hilarant. Dans le bonus, long et pénible, on nous présente des héritiers supposés de Desproges, mais aussi du genre d'humour promu par l'émission. Mais il faut bien dire qu'à côté de Desproges, Guillon pratique un humour bien plus docile somme toute, et bien plus bien pensant malgré tout, tout comme Carlier. Guillon pratique un humanitarisme sympa et consensuel au bout du compte, Desproges, et Rego, et Villers, tirent tous azimuts contre les fats, les prétentieux, les poseurs, et invitent le Pen, qu'ils n'aiment pas, quitte à se faire mal voir encore maintenant, quitte à le lui dire en face comme Desproges, on oublie souvent la plaidoirie de Rego : « la journée d'un fasciste ».

(Note personnelle : lire à ce sujet la criti

AmauryWatremez

avatar 09/11/2011 @ 15:30:18
Dans un entretien accordé à Yves Riou et Philippe Pouchain, Desproges parle un peu de lui et beaucoup du reste, que dire sur soi, c'est un pudique mais il s'avoue quand même exhibitionniste. Bien sûr, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...etc... car à notre époque de modes si fugaces, quel ado pré-pubère décérébré par plusieurs années de vision assidue de la télévision post-socialiste connaît encore Monsieur Desproges ? Ils en sont plutôt aux sketchs d'Elie Seimoun, qui bien que je ne sois pas antisémite me répugne violemment par sa vulgarité. Lorie trouvera qu'il est si méchant Pierre Desproges, comme cette cervelle de linotte de Steevy.
L'unanimisme ambiant qu'il détestait gagne du terrain un peu plus chaque jour. Chacun y va de sa petite larme pseudo-humanitariste à bon escient pour guérir de sa mauvaise conscience en oubliant les pauvres les 11 autres mois de l'année, il y a de pseudo-savants pour analyser très sérieusement les trentenaires immatures d'un loft meublé avec beaucoup de mauvais goût. Certains sont prêts à baiser dans la piscine comme l'ont montré plusieurs castings se déroulant en ce moment pour plusieurs fournées de conneries réal-télévisuelles. J'ai regardé au moins une fois car comme vous tous, je suis un peu hypocrite ou voyeur, et comme vous tous je fais le jeu des marchands de crétinerie.
Hier soir encore, pendant une partie entre gens du beau monde -nous sommes tous au Rotary-, alors que j'étais en train de faire subir les derniers outrages à un vieux baron du gaullisme tout en triturant les mamelles d'une jeune militante écologiste du Marais mais néanmoins libérée sur le plan des perversions bourgeoises, je ne pouvais m'empêcher de penser à la mort, à la décrépitude qui guettait tous ces bourgeois libéraux libertaires cependant ouverts à José Bové. C'est ce qui me rapproche de Monsieur Desproges, la difficulté de ne pas voir la dérision chez les autres, ou moi.

Début Précédente Page 2 de 2
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier