Rotko
avatar 19/06/2004 @ 07:43:35
Giono exprime son pacifisme dans plusieurs oeuvres, comme "refus d'obeissance" dont le titre original était "je ne peux pas oublier". Il vise ainsi la guerre 14-18 : "l'horreur de ces quatre ans est toujours en moi".
Je passe sur les différents arguments qu'il développe pour en venir à la citation à laquelle je faisais allusion dans la critique éclair sur "les grands chemins".
Au passage, on se demandera ce que veulent dire ces "grands chemins" alors que les protagonistes n'empruntent que de "petites routes" (rire). c'est vraisemblablement par comparaison avec l'expression des "bandits de grands chemins".

Citation : Pleiade p 1035

"Je refuse. Même si la France, La Russie, plus Mussolini, plus Daudet (1)), plus lepape.Meme si deamin doit arriver le roi, l'empereur et le dieu des empereurs"
(1) Il s'agit de Leon Daudet, le pamphletaire de "La France aux Francais".

B.Josef 19/06/2004 @ 12:32:44
En ce qui concerne ta critique éclair, je suis tout à fait d'accord sur le fait que la position de Giono reste contestable, mais il n'a jamais fait preuve d'une réelle collaboration; plutôt un quiétisme pacifiste; une acceptation totale et inconditionnelle, une abnégation. Cela est contestable certes...
Le problème avec Giono, c'est que ces textes sont tellements riches qu'on peut les lires avec plusieurs niveaux; je m'explique, d'aucun le liront provencal, campagnard, conteur, chroniqueur, poète, voire métaphysicien! je ne suis pas d'accord quand à l'idée d'en faire un écrivain simple, paysan, c'est la plus grande des méprises. c'est peut-être un des écrivains les plus riches (il faut lire "Un roi sans divertissement" ou "Rondeur des jours" et"le grand troupeau", bien sur...) Giono est d'une habileté totale, même lorsqu'il inscrit un peu fortement l'oralité campagnarde; c'est un tort de s'arrêter à cette lecture. dans une autre critique sur Un roi sans divertissement", je parlais de "méditation littéraire d'un être humain éternel"; le côté terrien donne cette vérité profonde à la littérature gionienne.

Je suis un inconditionnel...

A propos des grands chemins, c'est une oeuvre très surprenante de Giono, car il se fait moins présent que dans ces autres oeuvres, plus en retrait.
Bien sur, une histoire d'amitié assez équivoque! mais à la lecture des deux dernières pages, il s'agit bien d'une preuve d'amitié totale, éclatante.

"C'est beau l'amitié (...)
J'oublierais celui-là comme j'en ai oublié d'autres..."

Rotko
avatar 20/06/2004 @ 07:56:01
" le côté terrien donne cette vérité profonde à la littérature gionienne." disais -tu .

je vois en effet que tu es un inconditionnel !
c'est l'echo de "la terre ne ment pas ?"
bien cordialement quand même :-)

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